Essai Mango 530

Balades en perspective

Avec une gamme qui ne compte encore que trois modèles la jeune marque Mango est peu connue en France, mais pas sans expérience puisqu'elle construit depuis longtemps des coques pour d'autres marques. La preuve, avec le Méditerrané 530, un familial au comportement sûr.

Texte et photos Jacques Anglès


 25 659 € avec 60 ch Selva 4T (tarif 2008)
 5.4 m
 10
 30,6 nds
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Paru dans le Pneumag n° 64 mars/avril 2008




Fondé en 1988, le constructeur milanais Mango, spécialisé en construction polyester, a longtemps produit des coques pour d'autres marques. Fort de cette expérience, il a fini par créer sa propre gamme de semi-rigides, sous la marque Mango Méditerrané (sans «e»). S'il n'existe pour le moment que trois modèles (250, 470 et 530), ceux-ci sont déclinés dans des versions plus ou moins équipées afin de répondre à tous les programmes : travail, plongée ou balade familiale. Ainsi, le Mediterrané 530, amiral de la série, est proposé avec quatre niveaux de finition, du Sub, modèle de travail simplement doté d'une console de pilotage, au Grand Large super équipé, en passant par les modèles intermédiaires, Confort et Spécial, bénéficiant tous d'une garantie de trois ans. En outre, le distributeur propose, pour chaque version, trois packages avec motorisations de 60 à 90 ch, soit douze possibilités, plus des packages avec remorques. Bref, voilà une offre très complète où chacun devrait trouver son bonheur. Pour l'heure c'est le 530 Grand Large qui nous est proposé en test. Ce pneu, dévolu à la balade en famille ou entre amis, présente un cockpit assez dégagé avec une console de pilotage décentrée sur tribord, une disposition qui ménage un large passavant bâbord (40 cm) tout en laissant à tribord un passage étroit (12 cm) mais utile. La moitié avant est allouée au farniente. Elle comporte un grand coffre de proue formant une banquette convertible en un bain de soleil de belle surface pour un bateau de 5,30 m. Astucieuse, l'allonge de bain de soleil sert également de table, transformant le cockpit avant en un coin pique-nique avec cinq places assises (coffre avant, siège avant de console et boudins). Tout cela est simple, pratique et facile à ranger dans les coffres. La partie arrière est un peu moins convaincante en termes d’utilisation de l’espace, avec une banquette de pilotage assez avancée et une large plate-forme de poupe formant un petit solarium de peu d’intérêt. Cette disposition a néanmoins des atouts : les poids sont bien centrés et la soute technique (batteries, filtre, réservoir d’huile), située sous le solarium, est indépendante du coffre de rangement sous la banquette arrière. En outre, les pêcheurs apprécieront cette banquette réversible pour surveiller les lignes de traîne. Côté polyester, le design est des plus classiques, avec une réalisation d’apparence robuste, montrant de généreux renforts de fond de coque et une bonne rigidité des planchers et capots de coffres. On émettra toutefois des réserves sur les charnières rivetées (on préfère les boulons) et l’antidérapant de fond de cockpit «au rouleau», certes efficace mais d’aspect peu flatteur (pourquoi ne pas l’avoir traité en pointe de diamant comme les plats-bords arrière ?). Le flotteur bénéficie d’une fabrication en tissu CR/CSM, résistant et facile à réparer à froid, avec des collages soignés et une protection de proue contre le ragage de la chaîne d’ancre. Enfin on ne peut que louer l’équipement sans faille de ce modèle : tout y est, y compris le taud de mouillage, la douchette de pont, la tente de soleil trois arceaux (pas installée sur le modèle tout neuf de notre essai). Sans être révolutionnaire, ce modèle passe honorablement l’épreuve de la visite de détail. Reste à confirmer cette bonne note en mer. La carène est de type « porteuse », montrant un V modéré souligné par quatre virures, une largeur raisonnable et une étrave assez remontante. à l’arrêt, l’arrière du flotteur touche l’eau, assurant une belle stabilité au mouillage. La banquette de pilotage, assez large pour deux personnes sveltes, offre un confort ferme, le volant étant à bonne hauteur pour la conduite assise, un peu bas pour le pilotage debout, sans que cela soit vraiment gênant. Pour cet essai, le tableau arrière est doté d'un Selva Dorado de 60 ch, clone transalpin du Yamaha F60. Une puissance assez sage, mais qui convient bien au programme familial de ce modèle. Contact. Démarrage au quart de tour à l'instar de tous les .hors-bord modernes, sans fumée, même à froid. Discret au ralenti, ce moteur le reste à tous les régimes, ce qui concourt au confort d'utilisation. La sortie du port de La Londe-Miramar permet de constater que ce Mango est facile à manœuvrer, sans trop déraper de l'avant. Au-delà de la bande côtière des 300 m, je pousse la manette des gaz : le bateau déjauge vite et en levant à peine le nez, ce qu'il doit en partie à sa carène porteuse et au bon centrage des poids (le poste de pilotage est pratiquement au centre de gravité). La carène est sensible au trim, qu'il ne faut pas hésiter à actionner, progressivement, dès 3 800 tours/minute, surtout sur un léger clapot tel que celui qui anime pour le moment la rade d'Hyères. Ce Mango fait valoir une belle stabilité en ligne droite, tant en latéral qu'en longitudinal, au bénéfice de la tenue de cap. Pour peu que l'on règle bien le trim, on peut lâcher le volant sans voir le bateau dévier. En revanche, le flotteur bas sur l'eau est sensible aux «coups de raquette» dans le clapot, notamment avec les vagues par le travers. Le 60 ch délivre une bonne vitesse de croisière, à 18-20 nœuds pour 3 800-4 000 tours/minute, avec une consommation ne dépassant guère 6 litres/heure. à pleins gaz, nous inscrirons 31 nœuds au GPS, carène bien aérée (trim à +3), sans perte de stabilité. En virages, le Mango se cale sur son flotteur et gîte peu, avec un caractère légèrement survireur si on le pousse dans ses retranchements, mais sans décrochage brusque de l'arrière..



photo Mango 530


photo Mango 530


photo Mango 530





CONCLUSION
Offrant une stabilité rassurante et un pilotage facile, ce modèle est accessible sans grande expérience, avec une marge de
sécurité permettant d’envisager de belles balades en famille ou entre amis. Malgré la place qu’occupe la grande plate-forme arrière, le cockpit est assez spacieux pour quatre à cinq personnes, avec une bonne polyvalence pour la pêche ou la plongée. Sans exclure quelques bémols sur la finition, ce canot pas frimeur a des atouts. La motorisation de l’essai convient, mais il acceptera aisément dix à quinze chevaux de plus.




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