Cette annexe de yacht grand format est la plus imposante de chez Avon. Et elle met les petits plats dans les grands pour offrir un service de pointe à ceux qui seront de passage à son bord, sans oublier le premier intéressé : le pilote. Comportement marin irréprochable va ici de pair avec le sens du service bien fait.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 8,5 m |
Largeur | 3,0 m |
Diam. maxi des flotteurs | 60 cm |
Nbre de compartiments | 7 |
Puissance maxi | 2 x 225 ch (331,2 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 200 ch - 2 x 225 ch |
Poids sans moteur | 1600 kg |
Rapport poids/puissance | 4,8 kg/ch (avec le moteur de l'essai) |
Nombre de personnes | 15 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 2130 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 600 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Avon Marine / Zodiac Nautic (92 - Sèvres) |
Importateur | Réseau de concessionnaires |
Droits annuels sur la coque | 105 |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 630 |
Cette silhouette de 8,50 m ne vous est sans doute pas inconnue, puisque, pour son tender haut de gamme, Avon utilise le châssis du Zodiac Pro 850. Rien de surprenant, puisque la marque britannique est, depuis de nombreuses années déjà, la propriété du groupe Zodiac, comme peut l’être Bombard. On n’est donc pas vraiment dépaysé lorsqu’on embarque à bord du Grand Tender 850, bien qu’Avon lui ait donné un style plus cossu et greffé de nombreux équipements, en accord avec son statut de navette pour superyachts. Voyons plus en détail de quoi il en retourne…
Au ponton
Le premier élément qui retient l’attention c’est la présence, au centre du cockpit (même s’il est déporté légèrement vers tribord), d’un poste de pilotage en provenance directe de chez Ullman, grand spécialiste de l’ergonomie pour la navigation en mer formée, avec une console très large et très protectrice et deux sièges à selle jockey et amortisseur. Autre motif, plus banal, la présence à la poupe d’une longue banquette en U à même de fournir les nombreuses vraies places assises inhérentes à la fonction du tender. Il est possible d’y prendre place à six (huit en se serrant), sur une belle sellerie à effet textile, tout en bénéficiant d’un confortable dossier. En outre, il est possible de transformer l’endroit en une grande dînette, à l’aide d’une table optionnelle. Ce qui vaut au GT 850 l’a possibilité d’outrepasser son simple rôle d’annexe, en donnant l’opportunité à l’équipage de partir profiter des beaux mouillages environnants. Le socle de la banquette comporte bien sûr un volume de rangement intéressant. Le pont avant offre lui aussi quelques places assises sur le matelas du solarium, et permet à l’occasion de s’allonger pour une séance UV. Là aussi, le socle contre-moulé offre de belles possibilités de stockage, notamment planche de wake ou skis pour lesquels le mâtereau de poupe, à même de supporter antennes et feu de mouillage, possède un anneau de traction haut placé. Les éventuels amateurs de baignade n’ont pas été oubliés non plus, mais l’accès aux petites plates-formes et à l’échelle n’est pas des plus aisés. Une critique qu’on peut aussi adresser aux deux taquets inox, situés derrière le dossier de la banquette… Par contre, en matière d’accessibilité à bord, Avon a bien fait les choses, avec deux marches en teck et une perche inox pour offrir une prise à ceux qui embarquent lorsque le bateau est parallèle au quai ou à la plage arrière du yacht. Signalons, élégance oblige, que l’intégralité du pont est revêtue de teck massif. Dans le domaine du style, on peut regretter l’apparence vieillissante des flotteurs à sections apparentes à la proue, ainsi que leur extrémité en cône d’un autre âge. Plus prosaïquement, les quatre gros vide-vite devraient assurer la vidange du cockpit en un temps record. En l’absence de taquet à la proue, les bouts sont confiés à un mât de traction se terminant en bitte d’amarrage.
Reste un morceau de choix : le poste de pilotage. Comme nous l’avons laissé entendre plus haut, pilote et copilote jouissent d’un confort et d’une protection remarquables avec les accessoires Ullman. Mais, ce qui surprend à la barre de l’Avon, c’est son tableau de bord hyper équipé. Dans le but d’améliorer la sécurité et le contrôle de la marche du bateau, plusieurs accessoires high-tech ont été montés : démarrage sans clé via les empreintes digitales, smartphone ou cartes sans contact, attribution de bracelets coupe-circuit Bluetooth à tous les passagers, ordinateur de bord permettant de contrôler en temps réel sur Internet la géolocalisation, la vitesse moyenne, le temps de marche des moteurs, réception sur smartphone des alertes en cas d’intrusion à bord, de tentative de vol ou de déplacement non autorisé du bateau (Geofencing)… Sur le plan du pilotage aussi, l’Avon GT 850 cumule les équipements de pointe (Mercury) : trim automatique (Activ Trim), manœuvres par joystick (Joystick Piloting) et ancre virtuelle (Skyhook).
Malgré toute cette technologie, un bémol tout de même : l’absence d’un simple vide-poches… Mais, tel quel, ce tender a tout pour endosser un autre rôle : celui d’un élégant semi-rigide de plaisance, à part entière.
En mer
La carène du Zodiac Pro 850, on la connaît bien pour ses qualités nautiques au-dessus de la moyenne. V profond passant en souplesse dans le gros clapot ou en mode sport, en sautant la houle sans perte d’équilibre, virages sportifs avec guidage précis et grip régulier, reprises énergiques en sortie de courbe, déflexion des embruns efficace… Toutes qualités que l’on retrouve aux commandes de l’Avon GT 850… Autant dire qu’aux allures de croisière (entre 3 500 et 4 500 tr/min), ce dernier gomme en grande partie le clapot de 50 à 70 cm rencontré dans la baie de Cannes. A des vitesses de 22,7 nœuds et de 30,6 nœuds, il apprivoise la mer avec une belle facilité, tandis que les puissants Verado font entendre un ronron grave qui n’oblige pas à hausser le ton pour converser à bord. Avec 45,2 nœuds en pointe, malgré un plan d’eau pas idéal, la performance est satisfaisante, sachant que le gros réservoir de 600 litres de carburant était presque plein (510 litres) lors de notre essai. Reste que 2 x 225 ch étant la puissance maxi, il ne faudra pas retirer trop de chevaux pour exploiter comme il se doit cette belle carène. Avec 2 x 200 ch, on devrait encore être très bien, mais avec un seul moteur (300 ch maxi) et avec un équipage nombreux ou le plein d’essence, il faudra dire au revoir aux 40 nœuds. Sur le plan des rendements, nous avons enregistré 0,34 mille par litre à 4 500 tr/min (30,6 nœuds) et 0,45 mille par litre à 3 500 tr/min (22,7 nœuds). Cette seconde valeur, sans doute proche de l’allure la plus économique, laisse entrevoir une autonomie d’environ 250 milles. De quoi faire une petite escapade continent/Corse dans la journée (quatre heures dans chaque sens) et sans ravitailler. Un chiffre a également retenu notre attention : 3’’3 seulement pour passer de 0 à 20 nœuds. Un record !
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 75 Charter | Tempest 900 Work | Smeralda 280 |
---|---|---|---|
Marque | BSC (Italie) | Capelli (Italie) | SeaWater (Italie) |
Imporlation | Réseau de revendeurs | Yamaha Motor France (95 - Saint-Ouen l'Aumône) | Réseau de revendeurs |
Longueur | 7,48 x 3,19 m | 8,80 x 3,21 m | 8,50 x 3,40 m |
Nb de personnes | 24 | 22 | 20 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 44 040 € (sans moteur) | 99 480 € avec 2 x Yamaha 200 ch | 84 000 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 45,2 nds à 6 000 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 30.6 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 22,7 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 3,6 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 3,3 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 13,2 nds à 2 600 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 44 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 12 h 15 min |
Hélice de l'essai | inox 3 pales |