Essai Grand 750 Golden Line

Action ou contemplation ?

Les deux mon capitaine ! Clairement destiné à une utilisation familiale, le dernier modèle du chantier ukrainien se met en quatre pour satisfaire les envies des uns et des autres, avec une conception autorisant aussi bien la balade, le ski ou la baignade, que la convivialité ou le farniente. A vous de choisir…

Texte et photos Philippe Leblond


 68 858 € avec Honda 250 ch 4T
 7.5 m
 10
 41,0 nds
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Essai paru le 24/01/2020

Fiche technique

Longueur 7,5 m
Largeur 2,85 m
Diam. maxi des flotteurs 58 cm
Nbre de compartiments 5
Puissance maxi 250 ch (184 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 225 à 250 ch
Poids sans moteur 950 kg
Rapport poids/puissance 5,0 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 10
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs PVC Mirasol/Heytex 1 680 décitex
Capacité carburant 260 l
Catégorie CE B
Constructeur Grand Inflatable Boats (Ukraine)
Importateur Toni Marine (83 – La Londe-les-Maures)
Droits annuels sur la coque 92€
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 375€



« Famille je vous aime ! » pourrait être le slogan à même de vanter les mérites du nouveau Grand. Il est vrai que l’aménagement de son cockpit tourné principalement vers une utilisation collective, de type « méditerranéenne » devrait séduire les familles pour lesquelles la pêche ou la plongée ne figurent pas en tête de la « playlist ». En effet, le plan de pont est avant tout tourné vers le confort, se calquant sur le modèle italien, avec moult vraies places assises, des rangements « en veux-tu en voilà » et quelques options à même de séduire les plus exigeants dans ce domaine. D’une facture plutôt séduisante, même si tous n’apprécieront pas le gel-coat pailleté et les flotteurs en PVC (en Néoprène/Hypalon Orca à la demande), le G750 se donne un air cossu et élégant. Grimpons à bord pour mieux détailler son « offre ».



 



Au ponton



A première vue, même si le G750 est bien équipé, que ce soit en places assises, en bain de soleil ou en coffres, le chantier a su préserver les espaces de circulation à bord. Le passage latéral bâbord qui permet de passer facilement de la plateforme de bain au cockpit, les espaces importants laissés autour du poste de pilotage, pourtant biplace (passavants de 41 cm !), la delphinière planne et antidérapante permettant de débarquer (ou d’embarquer) par l’avant, en sont de bons exemples. La sécurité et le confort dans les déplacements à bord sont complétés par l’habillage du pont en SeaDeck (mousse EVA) à la fois doux aux pieds et sans entretien. Pour ce qui est de sa capacité d’accueil, le nouveau Grand n’a pas fait les choses à moitié, avec pas moins de neuf vraies places assises (si l’on compte le siège devant la console pour deux enfants). A celles-ci on peut en ajouter au moins quatre, avec deux passagers assis sur chaque flotteur, où ils pourront se tenir aux mains courantes de la console et du siège de pilotage.



 



Qui dit nombreux passagers, dit besoins de stockage… Là aussi le Grand n’est pas démuni. Il y a bien sûr la grande soute arrière, avec son double fond pour maintenir les affaires au sec, les coffres latéraux, plus deux coffrets à amarres intégrés aux plateformes de bain, il y a aussi le beau volume de la console (hauteur 1,47 m) qui peut aussi abriter un WC chimique optionnel, ainsi qu’un immense coffre avant sous le solarium, suivi d’un second pour le mouillage. De quoi, largement, assurer l’intendance. A côté de cet aspect « basique » du confort, il y a les équipements plus significatifs que sont la douche de pont alimentée par un réservoir d’eau douce de 75 litres, le cabriolet, la table de pique-nique, le petit réfrigérateur de type « tiroir » intégré au leaning-post, ce dernier offrant aussi la possibilité d’un petit évier et d’une plaque de cuisson. Tous ces accessoires figurent néanmoins sur la liste des options ce qui explique, avec les flotteurs en PVC, le prix attractif du G750.



 



Le poste de pilotage mérite aussi qu’on s’y attarde, car il est proche de ce que l’on fait de mieux sur les semi-rigides de cette catégorie. L’élément essentiel, à savoir le confort du pilote et du copilote, est assuré grâce à un siège à assises indépendantes et mobiles, de sorte qu’il permet indépendamment aux deux opérateurs de naviguer, assis ou debout, dans une position efficace et sûre. L’ergonomie est complétée par le retrait de la face arrière de la console, le cale-pieds et la bonne position des commandes. Autre bon point à décerner au tableau de bord, particulièrement spacieux. Pas de soucis pour l’intégration d’une centrale de navigation électronique à grand écran (voire deux !), ni pour celle des instruments moteur, sans oublier une éventuelle sono hi-fi Bluetooth. A signaler aussi les deux ports USB et la boîte à gants verrouillable qui n’ont pas été oubliés, comme c’est encore trop souvent le cas. Côté accastillage, on apprécie aussi les quatre taquets de bonne dimension et bien positionnés pour assure des manœuvres d’amarrage rapides. Bien aussi, l’étroite arche inox qui sert de porte-antennes et de mât de ski, bien moins encombrante qu’un roll-bar. Moins chère aussi ! Enfin, le choix d’un guindeau électrique avec ancre à poste dans son écubier d’étrave, est une solution à la fois pratique et élégante.            



 



En mer



Voilà, le moment est venu de larguer les amarres… Nous quittons le port Miramar, en compagnie de Philippe, patron de Riviera Nautic, base de location de cette marina varoise. Une fois la jetée passée, nous tâtons le clapot agressif de la baie d’Hyères, 50 à 70 cm, sculpté par une brise d’Ouest de force 3. Dès les premières sollicitations, le V6 Honda et ses 3 583 cm3 répondent énergiquement, permettant de déjauger en à peine plus de 3 secondes et de franchir les 20 nœuds en 5 secondes piles. Il est vrai que, comme souvent, les bateaux destinés à la location induisent le choix d’une hélice à pas court. Un punch favorable à pousser une coque le plus souvent bien chargée, mais qui pénalise, par effet de vases communicants, la vitesse de pointe. Cela explique, ainsi que la présence d’une belle barbe verte sur les œuvres vives de notre Grand d’essai, les modestes 41 nœuds affichés par notre GPS, manette « dans le coin ». Le compte-tours, avec 6 400 tr/min (au lieu de 5 000 à 6 000 tr/min), trahit bien la pénalité subie par le G750 et son 250 ch, en l’occurrence la motorisation maxi proposée. Au bas mot un déficit de 5 nœuds, peut-être 7… Par voie de conséquence, les rendements sont pauvres : 0,69 mille par litre à 26,7 nœuds (4 500 tr/min) et 0,76 mille par litre à 18,4 nœuds (3 500 tr/min). L’effet de frein est patent, même pour ce qui est de la vitesse minimale d’hydroplanage, le Honda ayant besoin de 2 900 tr/min pour maintenir la carène hors de l’eau. On peut facilement imaginer, avec des conditions d’essai plus favorables, des chiffres plus flatteurs !



 



D’autant que le Grand G750 a démontré de belles aptitudes dans toutes les figures du pilotage. Confortable dans le clapot, bien équilibré, il met rapidement son pilote en confiance. L’occasion de pousser franchement le trim en positif, sans pour autant déclencher un zest de roulis. Pas de « marsouinage » non plus, et une tenue de cap impeccable… A son aise dans toutes les directions de mer et de vent, le G750 fait apprécier sa stabilité et sa maniabilité dans les courbes rapides, larges comme serrées, avec une gîte intérieure modérée et une accroche régulière, sans à-coups malgré le clapot. On peut remettre les gaz sans modération en sortie de virage et sans entraîner de ventilation de l’hélice, même en braquant court. Tel quel, et avec un « manque à gagner » en termes de performances en raison des facteurs dénoncés plus haut, le Grand Golden Line G750 s’avère plus limousine que roadster, mais son homogénéité est aussi une source d’agrément.



 



photo Grand 750 Golden Line


photo Grand 750 Golden Line


photo Grand 750 Golden Line


photo Grand 750 Golden Line


photo Grand 750 Golden Line


photo Grand 750 Golden Line


photo Grand 750 Golden Line


photo Grand 750 Golden Line


photo Grand 750 Golden Line


photo Grand 750 Golden Line





Qualité de réalisation      

Comportement        

Performances      

Equipement      

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

Le comportement et le pilotage faciles
Le confort dans le gros clapot
L’équipement optionnel bien ciblé
La circulation à bord
Le poste de pilotage
Les conditions d’essai peu favorables
L’équipement standard minimaliste
Les valves de gonflage et les charnières de coffre proéminentes
Les flotteurs PVC

Face a la concurrence…

Modéle HX76 CM 180 Medline 750
Marque Highfield (France/Australie) Mar.Sea (Italie Zodiac (France)
Imporlation Groupe YB Nautisme (29 – Gouesnou) Toni Marine (83 – La Londe) Réseau de concessionnaires
Longueur 7,52 x 2,85 m 7,49 x 2,95 m 7,34 x 2,90 m
Nb de personnes 12 16 16
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 69 990 € avec Honda 250 ch 51 900 € (sans moteur) 46 271 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 41,0 nds à 6 400 tr/min
Vitesse de croisière rapide 26,7 à nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 18,4 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 3,2 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 5,0 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 14,0 nds à 2 900 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 24 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 9 h 45 min
Hélice de l'essai 14’’1/2 x 17’’ inox 3 pales