Bien conçu pour partager des loisirs nautiques en famille, ce petit semi-rigide propose de nombreuses places assises un grand solarium et bon volume de rangement. Néanmoins, sa carène au V peu prononcé le destine à des plans d’eau protégés.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 5,5 m |
Largeur | 2,5 m |
Diam. maxi des flotteurs | 55 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 120 ch (88,3 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 100 - 115 ch |
Poids sans moteur | 500 kg |
Rapport poids/puissance | 6,7 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 10 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | Mirasol ou CR/CSM Orca |
Capacité carburant | 90 l |
Catégorie CE | C |
Constructeur | Grand Marine Corporation (Ukraine) |
Importateur | Réseau de revendeurs |
Droits annuels sur la coque | exonéré |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exonéré |
Bien que ne figurant plus au catalogue de la marque ukrainienne depuis plus d’un an, le S550 n’en présente pas moins un intérêt particulier puisqu’il fait partie d’un segment de marché où les modèles et surtout les nouveautés se font rares. Il est vrai, que hormis quelques constructeurs, les fabricants de semi-rigides ont depuis longtemps délaissé leur entrée de gamme pour des unités plus ambitieuses s’adressant à une clientèle à hauts revenus. D’ailleurs, Grand n’échappe pas à cette tendance, qui a lancé coup sur coup un 8,50 et un 7,50 m.
Au ponton
Esthétiquement, ce petit Grand possède un certain charme, si ce n’est que sa ligne est en partie gâtée par la présence, sur l’arrière, d’une forêt d’arceaux inox, en l’occurrence un roll-bar et un cabriolet. Il est aussi possible de troquer le roll-bar inox contre un arceau polyester, mais c’est plus cher et ce dernier est un peu surdimensionné en comparaison du bateau. Commençons notre revue de détail par la poupe, justement…
Les deux petites plateformes de bain rapportées ne sont pas simples d’accès, en raison du moulage polyester galbé et glissant qui les sépare de la banquette arrière dont le dossier constitue un obstacle supplémentaire. La douchette est à portée de main, de même que les orifices de remplissage des réservoirs d’eau et de carburant qui sont à juste titre placés à l’extérieur du cockpit. Sous l’assise de la banquette qui peut accueillir trois passagers, s’ouvre une soute volumineuse dotée d’un double fond et dont le capot est assisté par deux vérins à gaz. Elle abrite la batterie et le réservoir d’eau douce tandis que le coupe-batterie, « externalisé » est en bonne place. Les deux taquets rétractables sont d’un format adéquat et le mât de ski, d’une hauteur qui ravira les adeptes de wakeboard voulant enchaîner les sauts et autres figures… Il sera moins apprécié du passager central de la banquette dont la tête n’est pas bien loin de l’inox !
Plus en avant, le leaning-post propose deux rangements, l’un supérieur et sec, l’autre inférieur qui l’est moins. Une longue main courante s’offre aux passagers de la banquette arrière s’ils désirent naviguer debout, notamment lorsque la mer se creuse. L’assise est une petite biplace. A bonne distance de la console, elle permet d’adopter une position de conduite ergonomique qui sera appréciée en cas de longue navigation avec – ce n’est souvent le cas – une façade postérieure de console effectuant un net retrait au niveau des jambes, excluant le risque pour le pilote de se cogner les genoux. Le copilote pourra se tenir à la main courante de la console et bénéficiera, comme le pilote, d’un porte-canette. Le tableau de bord, bien abrité par le haut pare-brise, bien que compact, est bien organisé. Par contre ce dernier, dont le plexi est un peu grumeleux, n’offre pas une vision de qualité. Laplanche de bord permet d’intégrer un combiné Lowrance à écran 5 pouces, au centre, entre les cadrans du moteur. Les commandes sont à bonne hauteur avec un volant vertical et un boîtier Honda pupitre. La console apporte aussi son volume de rangement, jusque sous le siège qui se trouve sur sa face avant, tandis que sous le solarium un grand coffre avec capot à double vérin servira au stockage des matériels encombrants. Le mouillage trouve sa place dans un coffre indépendant, surmonté d’un petit massif de proue en polyester avec antidérapant. Si le davier et les chaumards font bonne figure, le taquet (rétractable) est clairement sous-dimensionné. Le matelas de solarium affiche une surface décente grâce à son extension qui fait la jonction avec l’assise située sur l’avant de la console.
En mer
Malgré des conditions relativement clémentes (vent de force 2, clapot de 40 à 50 cm), le S550 a montré ses limites en termes de confort… Il est vrai que la carène présente un angle de V très ouvert et se destine aux plans d’eau protégés ou aux sorties par beau temps. Les impacts dans le clapot sont fréquents, malgré différents réglages de trim. Par ailleurs, la tenue de cap avec la mer par les trois-quarts arrière n’est pas des plus rigoureuses et il n’est pas exclu que l’implantation basse des flotteurs, imprimant un dandinement d’un bord sur l’autre, y soit pour quelque chose… En revanche, avec sa proue évasée, le Grand ne « mouille » pas, même à la retombée dans la vague. Le déjaugeage est marqué par un cabrage contenu, grâce aux tubes qui se prolongent loin au-delà du tableau arrière par des « bouchons » polyester. Dans les virages « attaqués » avec beaucoup de gaz, le S550 se comporte sainement, passant presque à plat et glissant légèrement tout en restant facile à contrôler. Les relances sont altérées par la ventilation de l’hélice lorsqu’on braque court. A son corps défendant, il est vrai que l’état de la carène, vraiment sale puisqu’ayant passé un mois à flot, a pénalisé autant les sensations de glisse et de pilotage que les performances…
En effet, la pointe de vitesse que nous avons enregistrée à 30,6 nœuds, avec le plein d’essence et deux personnes à bord, est plutôt décevante au regard de la puissance installée : 100 chevaux. Le Honda n’est pour rien dans ce piètre résultat, et il va sans dire qu’avec une carène propre, les 35 nœuds auraient sans doute « égayé » l’écran de notre GPS. Conséquence de ce manque de vélocité, les allures de croisière sont modestes, elles aussi : 23,2 nœuds à 4 600 tr/min et 15,8 nœuds à 3 600 tr/min. Les chronos d’accélération sont également touchés : 4’’2 pour déjauger, 7’’4 pour passer de l’arrêt à 20 nœuds… Il faut donc se « projeter » pour apprécier ce semi-rigide qui devrait, avec des œuvres vives intactes, naviguer selon nos estimations entre 18 et 26 nœuds aux régimes de croisière ci-dessus mentionnés, et faire apprécier la sonorité discrète du Honda B100 à ces allures. Choisir la puissance maxi figurant sur la fiche technique ne s’impose, selon nous, que dans l’optique de sorties avec un équipage nombreux (5 à 6 passagers).
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Sunrider 550 | Lux 550 | OM 540 DL |
---|---|---|---|
Marque | Bombard (France) | 3D Tender (France/Chine) | Highfield (France/Australie) |
Imporlation | Réseau de concessionaires | Réseau de revendeurs | Groupe YB (29 – Gouesnou) |
Longueur | 5,50 x 2,18 m | 5,50 x 2,24 m | 5,40 x 2,38 m |
Nb de personnes | 11 | 9 | 12 |
Matériau flotteur | PVC | PVC | PVC |
Prix | 11 928 € (sans moteur) | 11 990 € (sans moteur) | 15 246 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 30,6 nds à 5 800 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 23,2 nds à 4 600 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 15,8 nds à 3 600 tr/min |
Temps de jaugeage | 4,2 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 7,4 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 13,0 nds à 3 000 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 9 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 9 heures |
Hélice de l'essai | HD 4417 alu 3 pales |