Essai Black Fin Elegance 20

Pas triste le clone !

Nouveaux chevaux de bataille de Mercury, les Black Fin débarquent en force. Une nouvelle marque de semi-rigides ? Non, juste des clones de NuovaJolly, motorisés et distribués par Mercury. Dans la tramontane, le très "familial" Black Fin 20 s'est montré à la hauteur.

Texte et photos Jacques Anglès


 39 716 € avec Mercury 150 ch Verado 4T (tarif 2009))
 6.0 m
 12
 38,5 nds
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Paru dans le Pneumag n° 72 Juillet/Août 2009




Fruits d'une entente entre NuovaJolly et Mercury Marine (groupe Brunswick), les nouveaux Black Fin (huit modèles de 5,03 m à 10,30 m) sont vendus exclusivement en package avec les fameux moteurs à capot noir, via le réseau Mercury. Mais ne vous y trompez pas : malgré le sigle Black Fin, il s'agit bien d'authentiques NuovaJolly, comme le prouve d'ailleurs la plaque du constructeur. Celle du Black Fin 20 indique en effet : "NuovaJolly, modèle King 600", un excellent modèle (voir essai dans Pneu Mag n° 57) qui serait mieux valorisé sous son vrai nom que sous une marque inconnue qui risque de susciter une certaine réserve. à vouloir se distinguer à tout prix, le marketing se prendrait-il les pieds dans le tapis ? Pas de surprise donc, en embarquant sur ce jumeau du NuovaJolly King 600. Familial par excellence, il se montre particulièrement accueillant pour un 6 m, grâce à son cockpit plus long que la moyenne. Un avantage qu'il doit à sa carène ultra-longue, typique des NuovaJolly, avec moteur très reculé, dépassant nettement les extrémités arrière des boudins. On y dispose de trois zones : solarium et coin-repas à l'avant, pilotage au centre, banquette convertible en solarium et zone de bain à l'arrière. L'espace est convivial, avec six à sept places assises dans le sens de la marche, sans compter le sundeck à l'avant, et une circulation pratique, sauf en ce qui concerne l'accès aux plates-formes de bain arrière, acrobatique faute de marches bien conçues. On critiquera aussi le massif/marche-pied de proue, très haut par rapport au sundeck (accès pas pratique), ou encore l'absence de vérins sur les capots des coffres avant. Si tout n'est pas parfait, l'ensemble est néanmoins de très bonne facture et se classe dans le haut de gamme de la production italienne. La construction est à l'évidence robuste, avec une coque polyester généreusement structurée, un gel-coat ultra-brillant, un antidérapant efficace (type pointe de diamant). Il en va de même pour le flotteur, soigneusement réalisé en CR/CSM Orca de 1 670 décitex (Pennel & Flipo) avec double liston périphérique, mais sans protection de l'étrave au niveau du passage de chaîne de mouillage (heureusement, le davier assez avancé limite le ragage). La finition et l'équipement révèlent aussi le beau travail : poignées et mains courantes inox solides, valves en inox, selleries de qualité avec découpe permettant d'ouvrir chaque coffre séparément, bonne conception des rangements, à l'exemple des coffres avant permettant de ranger facilement les skis ou cannes à pêche. Par rapport à son homologue NuovaJolly, le Black Fin 20 bénéficie en outre d'un équipement standard plus riche : pré-équipement Mercury d'usine garantissant un montage optimal du moteur, direction hydraulique, tableau de bord SmartCraft, commande de gaz électrique (sur Verado), delphinière polyester avec davier inox, douche, échelle de bain, etc. Pour l'occasion, notre Black Fin 20 est doté d'un Verado 135, un package qui ne figure d'ailleurs pas au catalogue, ce modèle n'étant proposé qu'avec 150 ch 4T EFI ou 150 ch Verado. Ce qui ne joue pas en sa faveur puisque le 135 Verado est en fait le même bloc que le 150, donc moins puissant pour le même poids. Il devrait toutefois permettre à cette excellente carène d'exprimer toutes ses qualités dynamiques… Contact ! Au ralenti, le Black Fin 20 montre une bonne manœuvrabilité, sans déraper, grâce à sa coupe longue et profonde. Dès la sortie du port de Saint-Cyprien, la tramontane nous fouette, levant un clapot dur qui enfle au fur et à mesure que l'on s'éloigne du rivage. D'emblée j'apprécie la vivacité du déjaugeage, acquis en 2,6 secondes sous la poussée du Verado, qui a une sacrée pêche malgré son poids (le plus lourd de sa catégorie). Sur cette mer agitée et courte, la carène ultra-longue fait merveille, avec en premier lieu un équilibre longitudinal remarquable et un passage de vague bien amorti par le V aigü. La sensibilité au trim permet d'ajuster l'assiette avec précision et d'exploiter à fond les possibilités de la coque, avec sauts de vagues enchaînés sans jamais prendre l'équilibre en défaut. L'étrave travaille avec efficacité dans les vagues et par mer arrière, on peut alléger la carène pour accélérer. Jugez-en : 38,5 nds au GPS (vitesse maxi du jour). à cette vitesse et dans ces conditions, le pilotage exige certes de l'attention, mais reste tout à fait sûr. Quel plaisir ! Et ceci d'autant plus que la position de pilotage est confortable, avec un bon appui sur l'assise arrondie du leaning-post. Néanmoins, mieux vaut lever un peu le pied par égard pour les passagers, mais aussi pour la consommation, avec l'avantage de très bons rendements entre 18 et 23 nœuds. à cette allure, le confort est optimal et le Mercury discret. En virages serrés, le Black Fin 20 affiche également une excellente tenue, virant sur 15 m à 4 000-4 500 tr/min sans déraper ni provoquer de ventilation de l'hélice. Il ne fait pas de doute qu'il dépassera les 40 nœuds sur mer plate. Plus léger que le 135 ch, le 115 ch lui procurera des performances presque équivalentes ; plus puissant, le 150 ch Verado fera valoir la sportivité de sa carène. .



photo Black Fin Elegance 20


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CONCLUSION

Ce NuovaJolly King 600 nous surprend une fois de plus sous l'appellation Black Fin à motorisation Mercury. Très véloce malgré son poids, il confirme ici la valeur de sa carène en V profond, en particulier dans les vagues, ainsi que l'agrément de son grand cockpit. Les packages Mercury proposent deux motorisations plus ou moins sportives (115 ch ou 150 ch), toutes deux intéressantes. Bien équipé d'origine, ce familial doté d'un tempérament généreux mérite le détour.




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