Dans le domaine du semi-rigide chinois, les 3D Tender sont, à n'en pas douter, ce que l'on a vu de mieux jusqu'à présent. Que ce soit ce Defender 535 XPro, dans sa simplicité, ou le Mac 650 (voir dans le dernier Pneu Mag), nettement plus sophistiqué. Il est vrai que si la construction est chinoise, la marque est française, avec pour conséquence une conception bien en phase avec nos besoins de plaisanciers. Témoin ce 535 XPro, sans prétention, mais bien conçu, qui ne fait l'impasse sur rien d'essentiel, comme nous allons le voir en le détaillant ensemble… Doté d'un flotteur de diamètre important (52 cm) et constant, le 535 XPro est bien assis sur l'eau, malgré une quille au V prononcé, et offre un cockpit bien protégé. En ce qui concerne le tissu (ici en PVC), 3D Tender propose aussi de l'Hypalon, moyennant un surcoût de 1 700 €. La facture est satisfaisante, avec des collages propres, et une accessoirisation généreuse des boudins : bandes de protection doublant la partie inférieure pour l'échouage, couche de renfort sur toute la zone d'assise, double rangée de saisines en Nylon (un peu agressives à la main), passage plongeur avec deux poignées de rétablissement pour remonter à bord, bande de ragage à deux bourrelets, anneaux D à la proue, petit socle polyester pour le mouillage, pourvu d'un guide et d'un taquet inox… Ces tubes ceinturent un pont en polyester moulé sous vide, enfermant une âme de contre-plaqué de 4 mm d'épaisseur, qui autorise la fixation des accessoires en tout point du plancher. Cependant, l'antidérapant en pointe de diamant est assez peu marqué et d'une efficacité moyenne. Autre critique, mais d'ordre esthétique, le gel-coat terne pénalise l'aspect visuel… Par contre, on apprécie l'ergonomie du flanc intérieur du pont, qui remonte sur l'intérieur des flotteurs sans former d'angle saillant, comme c'est trop souvent le cas sur les semi-rigides (nos chevilles s'en souviennent !). Pour ce qui est de l'agencement du cockpit on peut difficilement faire plus simple. Les seuls éléments rapportés sont la console haute (mais sans pare-brise) et la nourrice d'essence, sanglée sur le plancher, à l'aplomb du tableau arrière. Comme souvent sur les semi-rigides spartiates, dont le programme est du style baroudeur, la gaine des câbles de commandes du moteur passe sur le plancher. Question équipement, l'argumentaire de vente ne prévoit pas d'options, mais l'importateur peut, à la demande, monter des accessoires en provenance d'équipementiers spécialisés (type MATC). Ce que propose 3D Tender, c'est une base simple qui, telle quelle, s'adresse en priorité à une clientèle de pêcheurs ou de plongeurs. L'ajout d'une banquette et d'une échelle de bain l'ouvrirait à une clientèle plus familiale. Car, pour ce qui est du rangement, les possibilités en l'état sont restreintes : le coffre de la console, occupée en partie par la batterie, et le coffre à mouillage gel-coaté, assez volumineux pour accepter un peu de matériel en plus de l'ancre. à défaut, deux cadènes, fixées sur la paroi du puits à chaîne, permettent d'amarrer des sacs étanches pour augmenter la capacité de rangement.

Se contenter de 50 ch sur un semi-rigide de 5,35 m, c'est parfois risquer la sous-motorisation. Nous allons voir qu'il n'en est rien avec le 3D Tender, dont le poids contenu se traduit par un rapport poids/puissance inférieur à 7 kilos par cheval. Il est à noter aussi que le Mercury est, avec le Yamaha, le 50 ch doté de la plus forte cylindrée. Deux caractéristiques qui expliquent les performances très satisfaisantes de cet ensemble, à la fois dynamique et plaisant à piloter. Avec 32 nds à plein régime (5 850 tr/min), aidé, il est vrai, par une hauteur de montage (+ 4 cm) et un rapport de réduction (1,83 : 1) typés "vitesse", il n'y a pas à se plaindre… Du coup, le plus étonnant réside dans la faculté d'accélération de cet ensemble, avec un déjaugeage ultra-rapide et un 0 à 20 nds épatant. On pouvait craindre, dès lors, une perte de motricité dans les virages serrés pris à fond…

En insistant bien, nous avons effectivement provoqué un peu de ventilation, mais rien de bien conséquent. Si bien que ce mariage bateau/moteur, avec deux personnes à bord et sans chargement, s'avère convaincant. Toutefois, pour naviguer en équipage (jusqu'à 10 passagers), et avec du matériel lourd, il vaudrait mieux opter pour un 60 ch, voire la puissance maxi. Dans ce cas, il serait prudent d'embarquer une seconde nourrice pour renforcer l'autonomie, en vue d'une consommation qui se rapprochera des 10 l/h. Performant, le 535 XPro est aussi vivant à piloter, même avec 50 ch. Vif, précis, docile, sain, son comportement incite à s'amuser. Tout juste amorce-t-il un peu de roulis au régime maxi, trimé haut, mais reste facile à maîtriser. Pour ce qui concerne le confort dans la mer formée, impossible de se prononcer, puisque la quasi-absence de vent nous a imposé un plan d'eau particulièrement clément. Quelques croisements répétés sur notre propre sillage ont laissé entrevoir un bon équilibre, un passage doux et une rigidité structurelle satisfaisante..