Bien que fabriqué en Chine, ce pneu pliable n'est pas une servile copie de ce qui existe chez nous depuis longtemps. Ainsi quelques accessoires bien ciblés servent le caractère pratique de ce canot au look guerrier, mais au cockpit accueillant. Et la qualité de construction vaut largement le prix demandé.
Texte et photos Philippe Leblond
Construit en Chine pour le compte de la société brestoise 3D Tender, le 420 XPro tient compagnie à quelques modèles semi-rigides de même provenance, sur un catalogue encore restreint mais pas dénué d'intérêt, comme l'essai convaincant du 535 XPro nous l'a démontré, (Pneu Mag n°76). S'il est vrai que les prix "canon" affichés sur les salons pouvaient laisser craindre d'importantes lacunes, ces deux essais nous ont rassurés. Comme le 535 XPro, le 420 s'avère docile et cohérent à la barre, comme nous allons vous le décrire…
Monté avec un Tohatsu 20 ch 4-temps, ce petit pneu à plancher alu sur quille gonflable est capable d'accrocher les 20 nœuds (barrette réglée au quatrième des cinq trous), une performance correcte sur un tel bateau, sachant qu'un fond souple a tendance à "coller" sur l'eau. Avec la motorisation maxi, soit 10 chevaux de plus, le cap des 25 nœuds devrait être à sa portée. Ce surcroît de puissance peut être intéressant dans l'optique du ski ou du wake, mais avec 20 chevaux, le 420 XPro devrait assurer sans mal son programme de balade en famille, même avec quatre ou cinq passagers et leurs affaires à bord. Prompt au déjaugeage, grâce à un cabré modéré, il reprend vite son assiette avec le concours des flotteurs à cônes asymétriques qui rallongent la flottaison d'une vingtaine de centimètres. La mer, presque lisse le jour de notre essai, ne nous a pas permis d'établir un diagnostic significatif concernant le comportement de ce canot dans la vague. Quelques passages répétés sur le sillage du 535 XPro qui nous accompagnait nous ont donné une bonne impression quant à la stabilité de son petit frère, mais ont aussi mis à jour la relative souplesse du plancher alu, malgré le maintien offert par la quille bien gonflée. Il est vrai que l'échantillonnage d'aluminium est un peu léger, ce qu'on avait déjà ressenti en embarquant du ponton… C'est à notre sens le seul vrai bémol à adresser au 420 XPro qui rend une copie assez convaincante, que ce soit en stabilité de cap, avec le concours du réglage de fermeté de la barre franche du Tohatsu, ou en précision dans les nombreux virages que nous avons enchaînés. Le 3D Tender s'avère maniable et réactif, quelle que soit l'action du pilote sur la barre du Tohatsu qui vibre quelque peu à mi-régime, mais ponctuellement. Par ailleurs, ce petit bicylindre à carburateurs, s'il fume un peu au démarrage, s'acquitte parfaitement de sa mission, c'est-à-dire donner des performances suffisantes pour naviguer en charge, une consommation réduite et un niveau sonore agréable à mi-régime, pour caboter sereinement à la recherche de la crique de ses rêves.
Efficace en navigation, le 3DTender a d'autres atouts à faire valoir. En premier lieu un flotteur de bon diamètre qui lui confère une grosse flottabilité (1 087 kg de charge utile), un plancher alu strié afin de ne pas glisser, deux bancs de pêcheurs amovibles et réglables permettant d'asseoir deux passagers chacun, en plus des places sur les boudins, et trois sacs de rangement, amovibles eux aussi. Ces derniers méritent qu'on s'y arrête… Le sac de type fourre-tout qui se trouve dans la pointe avant est muni d'attaches rapides en plastique (façon sac de montagne) qui encouragent à l'emporter avec soi lorsque le bateau est à quai. De retour à bord, il est aussitôt réinstallé. Les deux autres sacs sont pourvus de zips et intègrent un rembourrage qui sert de coussins sur les deux bancs transversaux. Le fait qu'ils soient suspendus au-dessus du plancher évite aussi aux affaires l'humidité en cas de présence d'eau dans le cockpit. Sur les flotteurs en PVC 1 600 décitex, on trouve un taquet-coinceur, de nombreux anneaux D sur le pourtour, et de robustes saisines pour se tenir en navigation, mais point de dames de nage. Néanmoins, la seconde ralingue de cordelettes, située plus à l'intérieur, gâche le confort des passagers et du pilote assis sur les flotteurs. Autre détail pratique intéressant, le vide-vite à guillotine au centre du tableau arrière. Observons, enfin, que le tableau arrière, en contreplaqué marine, est protégé par une enveloppe de PVC afin de renforcer son étanchéité. Pour ce qui est de la nourrice de carburant, notre bateau d'essai était équipé du petit modèle (environ 13 litres), mais il est bien sûr possible d'installer la nourrice standard (25 l) avec la sangle de plancher.