Essai Callegari Olimpus 82 Tempest

Un accueil généreux

Bien dans la lignée des grands semi-rigides italiens dédiés au farniente, le plus grand des Callegari met, avec ses formes généreuses, l'accent sur l'habitabilité. Confortable et sûr en navigation, il est parfaitement docile. Trop ? Pour ceux qui le craindraient, une double motorisation leur tend les bras…

Texte et photos Philippe Leblond


 51 428 € sans moteur (tarif 2013)
 8.25 m
 16
 41,9 nds 
avec Mercury Verado 350 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 94 Mars/Avril 2013



Sommet de la gamme du chantier de Grosseto, l'Olimpus 82 se décline en deux versions. Le Tempest, modèle de cet essai, lancé en 2009, et le Sun, doté d'un solarium arrière, apparu l'année suivante. Le Tempest se signale par une longueur intérieure importante, grâce à un tableau arrière très reculé, presque au niveau des cônes de flotteurs, et à l'utilisation d'une "chaise moteur" intégrant la plate-forme de bain. Cette habitabilité est divisée en trois zones distinctes : la poupe avec son grand carré en U, le poste de pilotage au centre et, à l'avant, le solarium convertible en petite dînette.
Un découpage classique, donc, dans lequel on relève une seule originalité : la présence d'un petit meuble surmonté d'un support de bouteille et de verres, qui vient couper le retour bâbord de la longue banquette arrière. Pour le reste, guère de surprises, si ce n'est l'ampleur de la plate-forme de bain qui intègre l'échelle et des coffrets à amarres. Il est rare, en effet, de trouver une plage arrière aussi pratique sur un semi-rigide, même de plus de huit mètres… Deux petites marches à bâbord, facilitent l'accès au cockpit, pour enjamber le dossier de la banquette, laquelle peut asseoir six à huit personnes. Dommage que la petite table en teck ne soit pas en adéquation avec le nombre de convives… De part et d'autre de la banquette, d'étroits plats-bords en polyester servent de support aux taquets et au roll-bar inox. Une robuste structure, à partir de laquelle se déploie deux tauds de soleil, couvrant le cockpit du moteur jusqu'à la console de pilotage.
Sous l'assise biplace du leaning-post se trouve un grand frigo dont le couvercle peut servir de plan de travail, et un petit évier. On note avec regret l'absence de poignées sur cet élément. Ces dernières auraient permis à des passagers assis sur les flotteurs de se tenir en navigation, à l'exemple de la main courante de la console. Il est à remarquer que, une fois n'est pas coutume, cette pièce en inox ne fait pas le tour du pare-brise, ne coupant pas le champ de vision du pilote, qui appréciera. La largeur des passavants (36 cm de chaque côté) autorise des déplacements faciles, de la partie arrière du cockpit avec son grand carré ombragé, vers le solarium qui couvre une bonne partie de la proue. Celui-ci peut se convertir en un second coin-repas, grâce à une petite table en polyester sur pied colonne. Avec l'apport du siège moulé sur la face avant de la console, ce sont cinq personnes qui peuvent s'attabler pour y pique-niquer. Le confort est d'autant plus plaisant que l'élégante sellerie emprisonne une mousse dont la consistance est idéale (ni trop ferme, ni trop molle), ce qui est rare.
Autre point fort du Callegari, le rangement. Nous avons déjà évoqué les coffrets à amarres… Il faut ajouter le coffre de la banquette arrière, dotés de plusieurs ouvertures, hélas exigües, la grande cale au sol, sous le carré, destinée à recevoir la table et son pied (on peut même y ajouter celle de l'avant, si désiré) et les deux grands coffres de l'avant, servant de support au bain de soleil. Partant de là, le fait que le volume intérieur de la console soit réquisitionné pour la centrale hydraulique du Verado 350, n'est pas grave. Par contre, sur un bateau de ce standing, certains auraient apprécié de trouver un abri WC… Quant au mouillage, il bénéficie d'une imposante delphinière, intégrant un puits à chaîne, un guindeau électrique, deux taquets et un solide davier basculant.
Bien installé aux commandes, adossé au leaning-post, abrité par le pare-brise enveloppant, j'attends avec impatience de passer la limite des 300 mètres pour laisser parler la puissance du plus puissant des Verado, j'ai nommé le 350 Sci. Mais là, légère déception… Après avoir poussé énergiquement la manette électrique DTS, la cavalerie se fait un peu attendre. Ce qui explique le modeste chrono de déjaugeage, et plus encore celui du "0 à 20 nœuds". On en revient à l'impression du réveil tardif du compresseur propre aux Verado, qui une fois en marche tente de rattraper le temps perdu par une fougueuse poussée. Mais le chrono, lui, n'attend pas… Rien de bien grave nous direz-vous pour un bateau dont la philosophie est prioritairement tournée vers les sorties épicuriennes, faites de balades en bord de côte et de farniente dans les criques. Certes, mais il est un fait qu'aux commandes de l'Olimpus 82, les sensations sont feutrées, en décalage avec les 350 chevaux fièrement revendiqués sur le capot au look agressif du Verado 350 Sci, produit de la ligne Mercury Racing, faut-il le rappeler. Toujours au rayon des performances, il y a les 41,9 nœuds, un peu décevants aussi. Mais là, il convient de rajouter les 3 à 4 nœuds "bouffés" par la peinture antifouling, et surtout de constater qu'on est resté loin du régime maxi préconisé par le motoriste (un bon millier de tours/min en dessous !). Difficile de trouver des raisons à cela : l'hélice de 21 pouces n'est pas outrageusement "longue", et le moteur monté à + 2 cm (une hauteur standard) pas vraiment "enfoncé dans l'eau". Cela dit, avec la chaise moteur, il gagnerait sans doute à être fixé plus haut, ce qui faciliterait sa montée en régime… Par voie de conséquence, les rendements ne sont pas au top, avec un 0,54 mille par litre correct à 3 500 tr/min (19,2 nœuds), mais une rapide décroissance dès 4 000 tr/min.
En revanche, concernant le comportement du Callegari, aucune réserve à émettre (il est vrai que le plan d'eau était plutôt clément avec 50 cm de clapot)… L'impression de sécurité, grâce à une stabilité imperturbable, même au régime maxi fortement trimé, est édifiante. La tenue de cap est rigoureuse dans toutes les directions de mer, et l'on n'enregistre aucun impact sur la coque qui passe souplesse, même à haute vitesse (un vrai "pullman" !). En virage, ce long 27 pieds témoigne d'une maniabilité et d'une docilité confondantes, virant dans un "mouchoir" même gaz à fond, sans que la quille ne décroche et que l'hélice ne cavite… Un sans faute.



photo Callegari Olimpus 82 Tempest


photo Callegari Olimpus 82 Tempest


photo Callegari Olimpus 82 Tempest


photo Callegari Olimpus 82 Tempest





Conclusion
Sur le plan de la qualité de construction et de finition, sur sa capacité d'accueil et son confort en navigation, l'Olimpus 82 ne mérite que des éloges. Pour ce qui est de ses performances et de son pilotage en demi-teinte, il convient de préciser que le Verado 350 n'a pas pu exprimer à fond son formidable potentiel (manquait plus de 1 000 tr/min), et qu'on est encore à 100 chevaux de la puissance maxi applicable. Pour ceux qui voudraient à coup sûr un ensemble plus performant, il y a la solution de la bimotorisation, avec une cylindrée cumulée bien supérieure, que ce soit avec 2 x 200 ou 2 x 225 ch, et donc des valeurs de couple susceptibles de donner un sérieux coup de fouet au déjaugeage.




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