Essai Goldfish 29 Sport

Phénoménal !

Bien sûr, sa longue silhouette au design léché, sa construction polyester/carbone et ses sièges ergonomiques distinguent d’emblée le Goldfish de la concurrence, mais c’est surtout par ses qualités marines qu’il se transcende. Son aisance en mer formée est tout simplement bluffante…

Texte et photos Philippe Leblond


 202 667 € avec 260 ch
 9.42 m
 8
 53 nds avec Mercury Diesel 370 ch
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Essai paru le 10/05/2017



Pour notre premier essai Goldfish nous n’avons pas été déçus ! Non pas que les performances de ce 29 Sport avec le Mercury 370 ch diesel soient pour nous surprendre, mais plus certainement en raison de son comportement et de la complicité qu’il instaure avec son pilote. Après tout, des pointes à 53 nœuds, nous commençons à en être coutumiers… Par contre, une telle qualité de glisse et de passage dans la vague, c’est pour ainsi dit une révélation ! Mais, voyons d’abord quels sont les atouts « statiques » de ce 29 Sport qui, malgré sa longueur, reste transportable par la route (largeur 2,18 m, flotteurs dégonflés)…

*Au ponton*
C’est dans le cadre du Cannes Yachting Festival que l’opportunité s’est présentée pour nous de faire l’essai de ce semi-rigide à l’écart des standards. La réputation de Goldfish, qui produit aussi des grands open au design très actuel (étrave verticale), ne date pas d’hier. Et depuis quelques années déjà, le chantier norvégien construit deux semi-rigides d’exception : le 29 Sport, déjà nommé, et le 38 Super Sport, issu du 36 Super Sport, l’un des rares semi-rigides de plaisance de la planète à franchir la marque presque irréelle des 100 nœuds. Mais ces performances ne s’obtiennent pas par hasard, et il convient de prendre en considération le caractère résolument high-tech de ces semi-rigides. Comme son grand frère, le 29 Super Sport intègre une motorisation in-board et repose sur une carène barrée de trois redans ayant pour objectif de réduire la surface de contact avec l’eau. L’étrave étroite mais légèrement « bananée » laisse aussi entrevoir la sportivité de ce bateau. Il y a également l’ergonomie soignée du poste de pilotage qui peut être réalisé sur mesure. Notre bateau d’essai arbore, pour sa part, un carré de quatre bolsters fixés dans un volume de pont « décaissé », afin d’abaisser le centre de gravité pour un meilleur équilibre du bateau et d’augmenter la sécurité de l’équipage en donnant plus de profondeur au cockpit. Il faut aussi savoir que la construction très soignée de ce RIB (stratification sous vide) consiste en une coque en polyester et carbone, avec sandwich de mousse Divinycell. Coque qui, moyennant une option à 32 000 €, sera entièrement moulée en carbone, permettant d’augmenter la résistance mécanique et de réaliser une économie de poids de 16 à 18%.

Le design et la conception, très distincts des hauts de gammes italiens, bien que marqués du sceau de la sportivité n’oublie pas l’élégance, avec un plancher fait de larges lames de teck posées transversalement, donnant l’impression que le cockpit est plus large qu’il n’est. Il est vrai que le Goldfish est sensiblement plus étroit que la moyenne des semi-rigides de même longueurs. On le ressent en empruntant les passavants. Il y aussi les prises d’air du compartiment moteur en fibres de carbone vernies, du meilleur effet, les grands taquets rétractables en inox mat, le dessin spécifique des bolsters sur armature métallique, très design mais surtout très ergonomiques, le gel-coat bleu métallisé. Bien sûr, cette couleur de polyester donne lieu à un choix, comme celle du tissu des flotteurs…

Il est également possible d’agrémenter « l’ordinaire » avec les nombreuses options proposées par le chantiers : évier, frigo et table de pique-nique (à condition d’opter pour un leaning-post), antidérapant de pont, douchette (42 litres), guindeau électrique (prévu sur la plate-forme de bain) ou système de mouillage avec sac dans le coffre avant, éclairage de cockpit, propulseur d’étrave, kit de rinçage du moteur à l’eau douce, lits jumeaux pour la cabine, bimini, spots sous-marins, cadènes de levage (pour les tenders de yacht)… De quoi se faire un 29 Sport presque sur-mesure.

Le plan de pont plutôt fonctionnel, malgré la conception sportive (cela fait rarement bon ménage), offre une circulation à bord aisée, mis à part les passavants, un peu étroits mais sécurisés par les mains courantes de console. Pour ce qui est du rangement, on appréciera le grand coffre avant ou celui située sous le siège devant la console. Sans parler du volume de cabine, en cas de besoin. On appréciera moins l’absence de vrai coffre à mouillage… Et pour ce qui de l’abri de console, la finition est un peu sommaire (vaigrage en feutre, pas de hublots ouvrant, pas de WC) au regard d’un tarif excédant les 200 000 €.

*En mer*
Le tableau de bord compact (la VHF fixe a été montée sur le flanc, côté porte de cabine) intègre tout de même un GPS traceur Simrad à grand écran, et un compas bien dans l’axe de vision du pilote. Compte tenu de la présence du Mercury Diesel, pas besoin de commandes racing, le boîtier DTS faisant l’affaire. A ce sujet, signalons deux options qui viennent enrichir la panoplie sport du 29 Sport : les commandes Mercury Racing Zero Effort (les mêmes qu’en compétition offshore), avec levier d’inversion de marche séparé, qui offrent un « toucher » de gaz incomparable, et les flaps Kiekhaefer 280 S, dont l’utilité sur ce bateau à l’équilibre parfait nous semble plus facultative… Le dos bien calé dans le baquet du bolster (position assise impossible), le pilote n’a pas plus qu’à pousser les gaz et se faire plaisir ! Le « décollage » n’est pas des plus prompts, diesel turbo oblige, mais rapidement l’étrave qui se prolonge loin en avant du pare-brise survole les flots à une vitesse respectable. A 3 000 tr/min, on est déjà à plus de 30 nœuds, à 4 700 tr/min, à plus de 40 et plein gaz à plus de 50. Avec le concours pondéré du trim, nous atteindrons 53 nœuds, à distance des 60 nœuds revendiqués par Goldfish, sachant qu’avec une carène à redans (triple en l’occurrence) il n’est pas nécessaire d’abuser du correcteur d’assiette, cette dernière demeurant proche de l’horizontale, quoiqu’on fasse. Et l’on va s’apercevoir rapidement que la carène dessinée par Pal Sollie, designer de Goldfish, fait bien davantage que le job… Dans une baie de Mandelieu agitée en tous sens par une houle croisée avec des sillages de grosses unités (1 à 1,2 m de mer), le 29 Sport s’est franchement « baladé ». Même à 50 nœuds, l’équilibre fabuleux de ce bateau, son aisance à gommer les vagues, nous ont subjugué. Au volant, c’est un régal, malgré un moteur diesel qui n’est pas notre tasse de thé chez Pneumag. La souplesse de passage, d’une crête à l’autre, la qualité des réceptions, bien en ligne et avec une carène qui, au lieu de subir un coup de frein dans le creux des vagues, en ressort en accélérant est une sensation assez jouissive. L’impression de sécurité, même avec mer par le travers à haute vitesse, est totale. Et pourtant l’angle du V au tableau arrière (22°) n’est pas des plus fermés qui soient… En virage, même impression d’aisance, de sérénité. Le 29 Sport enroule les courbes à une vitesse indécente avec précision et docilité, même au cœur des vagues, et avec une gîte intérieure marquée mais pas exagérée (en virage serré, le bateau ne « tombe » pas sur son flotteur intérieur). Quel talent ! Le choix du diesel (il existe même une seconde proposition avec un Mercury Diesel 260 ch) peut s’expliquer pour les amateurs de longues randonnées, en raison d’un coût au mille imbattable et d’une autonomie annoncée à 400 nautiques en croisière super éco (20 nœuds). Bref, Ce Goldfish est un dévoreur de milles de haute volée. Et pour bien fixer cette image, William Parton, l’importateur de la marque, évoque le client d’un 29 Sport qui, en 2015, a rallié le Danemark depuis Majorque en 10 jours !

Mais avec une telle carène, comment ne pas rêver de l’une des trois motorisations essence (Mercruiser V8 350, 430 ou 520 ch) ? Avec des V-max annoncées entre 56 et 70 nœuds… Et, mieux encore, avec le joker : le V10 Ilmor de 725 ch, pour tutoyer les 80 nœuds !



photo Goldfish 29 Sport


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