Essai Joker Boat Coaster 650

L'élégance même

Sa ligne est divine, ses performances impressionnantes et sa qualité de construction et de finition au-dessus de tout soupçon. Difficile de trouver une faille dans la panoplie de ce séduisant semi-rigide parfaitement en accord avec son programme d'utilisation. Votre famille va l'adorer !

Texte et photos : Philippe Leblond


 28 860 € sans moteur (tarif 2016)
 6.57 m
 16
 45,7 nds avec Yamaha 150 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 42 Juillet/Août 2004




Ce nouveau Coaster est le plus grand d'une série qui ne compte pas moins de dix modèles, à partir de 3,15 m ! Une famille de bateaux vraiment pour la famille. Car, sur sa destination, le Coaster 650 ne laisse planer aucun doute. La surface de pont, impressionnante, est avant tout dédiée au confort des passagers et au farniente. Le solarium avant possède de belles dimensions (200 x 134 cm), et celui situé en arrière de la console, qui utilise la banquette de pilotage avec son dossier rabattable, n'est pas mal non plus (123 x 102 cm), le flotteur tribord venant lui donner un prolongement en faisant fonction d'appui-tête. La sellerie haut de gamme est dotée d'une mousse à cellules fermées très dense. Ses coussins déhoussables, de couleur blanche, forment un élégant contraste avec les flotteurs alliant deux tonalités de gris. La classe ! Autre facteur de confort important : la capacité de rangement. Plusieurs coffres profonds (grâce au V de l'étrave) et une baille à mouillage se trouvent sous le matelas de bain de soleil. Sous la console de pilotage aussi, la place pour stocker toute sorte de matériel ne manque pas, le rangement du bas se poursuivant jusque sous le petit siège biplace moulé dans la partie frontale de la console. Un équipet fermé par une petite porte en teck, située sous le volant, sert au petit matériel. Mais, la cale la plus volumineuse est celle qui se trouve sous l'imposant module formé par le siège du pilote et le bain de soleil arrière. Le relevage du capot est facilité par deux vérins à gaz et l'on trouve, à côté de la batterie, sanglée dans son bac, et du réservoir d'eau sous pression (la douchette se trouve au dos du coffre), suffisamment de place pour ranger les accessoires de pêche ou de plongée. Ce coffre est suivi d'un second, autovideur, qui peut à l'occasion servir de bac humide pour le masque et les palmes, et pourquoi pas, de bac à poissons. Le fait que tous les coffres, et la console, soient partis intégrantes du pont, rend virtuellement secs tous ces rangements qui peuvent aussi fermer à l'aide d'une clé carrée. Plus en arrière, on trouve deux petites plates-formes de bain recouvertes de teck, celle de bâbord étant équipée d'une échelle pliante (options). On notera que pour faciliter la circulation vers l'arrière Joker a ménagé un passage le long du solarium. Mais, cela n'évite pas la présence de deux marches (moulée dans le pont) qui fait que le cockpit n'est pas de plain-pied. En revanche, le fait que la console soit excentrée à tribord, laisse un large passavant. Le complément de bain soleil avant, une fois démonté, laisse une surface de circulation appréciable. Sur le plan de l'ergonomie de pilotage, le fait que la banquette pilote biplace soit fixe n'est pas handicapant sur ce bateau. L’espace laissé derrière le volant (vertical) est bien calculé et permet de piloter debout sans entrave (on aurait préféré une assise de siège relevable ou un leaning-post pour s’adosser) dans la mer formée.Et la console n’est pas trop éloignée non plus pour piloter correctement assis. Le moulage du tableau de bord comporte une grosse encoche qui intègre la commande de gaz. Une surface plane derrière le volant peut recevoir un sondeur-GPS, matériel apprécié des pêcheurs et plongeurs. Pour ce qui est du flotteur, réalisé avec du Néoprène-Hypalon Label Orca de chez Pennel Industries, on notera la présence habituelle des valves affleurantes en inox, plus solides que celles en plastique rencontrées sur la majorité des pneumatiques. La structure gonflable comporte pas moins de six compartiments. Elle est ceinte d’une double bande antiragage qui fait aussi le tour des « cônes » arrière. Le socle d’étrave en polyester antidérapant, intègre un davier pour la ligne de mouillage, et supporte le seul vrai taquet du bord. Ce sont les poignées de portage en caoutchouc (une dizaine au total !) qui font office de points d’amarrage. Pour en terminer avec l’accastillage, on note la présence d’un roll-bar (690 e) parmi les rares options proposées. L’esthétique est réussie. La finition est soignée. Le confort est bien présent dans tout le cockpit. Mais, le comportement marin est-il à la hauteur ? Compte tenu de ce que l’on connaît des Joker, la question peut sembler mal venue. Et effectivement, barre en main, le nouveau Coaster va se montrer à la hauteur de la bonne réputation de la marque. Cet Italien aux bonnes manières ne déteste pas se frotter à la houle cassante qui vient de l’Ouest et transforme la baie d’Hyères et les abords de la presqu’île de Giens en grosse tôle ondulée. La carène passe vraiment en souplesse, même si en deux ou trois occasions, les vagues désordonnées feront claquer ses flancs. L’étrave altière découpe la vague avec talent, et bien que le poids du Coaster ne soit pas particulièrement important, ce dernier amortit les chocs avec une belle constance… L’équilibre latéral ne pose aucun de problème, mais le bateau lâche un peu de son cap sous les violentes rafales latérales du Mistral. Pas de problème d’assiette non plus lors des petits décollages que nous provoquerons face à la vague. Bref, du sûr. Et du maniable, comme le montre la facilité avec laquelle le Joker enroule les virages. Même lorsqu’on force l’arrière à chasser un peu dans un virage pris sur « l’aile », les virures s’accrochent vaillamment, et surprise, l’hélice ne donne aucun signe de ventilation. Grâce au coupleux Yamaha 4 temps de 150 chevaux, le bateau ressort des virages avec énergie.

D'ailleurs, nous signerons un excellent temps de déjaugeage (3 secondes !). Et la vélocité n'est pas en reste puisque nous avons atteint 45 nœuds, sans avoir l'impression de forcer. Pour un peu, on regretterait de ne pas avoir essayé le Coaster 650 avec un fougueux 200 chevaux HPDI. La barrière des 50 nœuds aurait certainement explosé !.



photo Joker Boat Coaster 650


photo Joker Boat Coaster 650


photo Joker Boat Coaster 650





Conclusion
Les années passent, et le manufacturier italien Nautica Aiello reste fidèle à sa philosophie : élégance, sobriété, efficacité. Le plus grand des Coaster séduit sans artifices, conservant sa vraie identité de semi-rigide. Ici, pas d’effets de manches, juste un savoir-faire bien maîtrisé. Ce qui explique que l’équipement ne soit pas pléthorique. Par exemple, on pourrait lui reprocher de ne pas proposer une table de pique-nique… Pour autant, rien n’est perdu. HEP, l’importateur hyérois, peut la réaliser à la demande…




je suis la
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