Le Clubman 22 prend du galon avec cette version « Plus » en s’inspirant du Clubman 24, avec un cockpit plus spacieux et convivial tout en conservant une carène efficace. Nombreuses places assises, rangements divers, généreux bains de soleil, espace pique-nique… rien ne manque pour programmer de belles sorties, en famille ou entre amis.
Texte Philippe Leblond – Photos DR
Longueur | 7,01 m |
Largeur | 2,77 m |
Diam. maxi des flotteurs | 54 cm |
Nbre de compartiments | 6 |
Puissance maxi | 250 ch (184 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 200 à 250 ch |
Poids sans moteur | 1200 kg |
Rapport poids/puissance | 5,8 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 14 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 210 l |
Catégorie CE | C |
Constructeur | Joker Boat S.r.l. (Italie) |
Importateur | Hyères Espace Plaisance (83 – Hyères) |
Droits annuels sur la coque | exonéré |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exonéré |
Apparu il y une douzaine d’années, la précédente version du Clubman 22 avait besoin d’un petit coup de jeune pour se relancer sur le marché très concurrentiel du semi-rigide de sept mètres. Plus long, plus large que son prédécesseur, le 22 Plus profite de cet espace supplémentaire pour revoir l’agencement de sa poupe. Son confort intérieur et son style en font, en quelque sorte, un Clubman 24 compact. Embarquons pour mieux apprécier le changement !
Au ponton
La mention « Plus » ajoutée à la désignation Clubman 22 est totalement justifiée, comme nous allons le voir en détail. D’abord, il y a les cotes extérieures, en nette augmentation : 30 cm de plus en longueur et 15 de plus en largeur par rapport à l’ancien Clubman 22, tout en restant exonéré de taxes puisque homologué à 6,83 m. Ce gain en surface n’a rien d’anecdotique, et le cockpit en tire profit pour monter le curseur du confort. D’abord avec deux vraies places assises supplémentaires, mais aussi des aménagements plus généreux. Cela va des plateformes de bain plus larges aux surfaces de bain de soleil plus amples, en passant par des passavants plus larges de 10 cm ! Mais, c’est surtout la zone en arrière du poste de pilotage qui est nettement « mieux-disante » avec, en lieu et place d’une simple banquette pour deux (il y avait un passage latéral pour la baignade), une banquette en U pour quatre et une table en teck rectangulaire, en remplacement d’une table ovale en polyester et plus petite. Pour ce qui est des deux places ajoutées autour du carré par le basculement de l’assise du siège pilote, c’était déjà présent sur l’ancien modèle…
Mais, il ne fait pas de doute que l’on profite d’un confort à la hausse à l’heure de partager un pique-nique en famille ou un apéro entre amis. Les deux solariums aussi, surtout celui de la proue avec son extension, augmentent sensiblement en surface. La nouvelle ampleur des aménagements génère également un volume de rangement supérieur. Par exemple, nous avons bien apprécié l’emplacement dédié pour la table en teck, dans le coffre latéral arrière bâbord. Précisons, mais c’est une habitude avec Joker Boat, que tous les coffres sont dotés d’une assistance à l’ouverture avec la présence de vérins pneumatiques et voient leur pourtour garni d’un épais joint de caoutchouc, dans le but d’éviter les bruits parasites en navigation. Et du point de vue de la mobilité sur le pont, on est aussi gagnant avec des passavants plus larges et une circulation aisée autour du poste de pilotage sans que se l’on se « marche sur les pieds ». Par contre, le dossier pleine largeur de la banquette arrière ne laisse pas de passage permanent vers la baignade, et il convient de rabattre le dossier vers l’arrière pour en faciliter l’accession, passage qui demeure un peu entravé lorsque le cabriolet n’est pas en service. Autre progrès, l’échelle de bain est intégrée dans la plateforme bâbord et non plus à claire-voie. On appréciera aussi la présence d’un coffret à amarres, à tribord, grâce à l’épaisseur de la plateforme, ce qui n’était pas le cas à bord de l’ancien 22. La douchette est à portée de main pour se « dessaler » à la sortie du bain de mer. Pour ce qui est de l’accastillage, on ne peut que louer le sérieux du constructeur, avec des mains courantes aux bons emplacements (plateforme de bain, dos du siège pilote, console) et quatre taquets (deux à l’arrière, deux à l’avant) bien dimensionnés. Bien que proposée en option, on note la solution élégante et pratique du guindeau électrique avec l’ancre traversant l’étrave. Cela dit, compte tenu du poids du nouveau Clubman, il ne serait pas illogique que le guideau fasse partie de la dotation de série…
Au tour du poste de pilotage… La position du barreur et de son acolyte est plutôt meilleure que sur les précédentes productions de Joker Boat. La console effectue un net retrait au niveau de genoux et permet de prendre de bons appuis pour opérer en mer formée. Les commandes sont à bonnes distance et hauteur pour la plupart des morphologies. Assis, la position est d’autant plus confortable qu’un cale-pieds est moulé à la base de la console. Le copilote dispose d’une main courante qui offre une bonne prise, ce qui n’est pas toujours le cas même sur des unités plus grandes. Et la visibilité, à travers la pare-brise, de même que la protection sont satisfaisantes, autant debout qu’assis. L’espace offert par le tableau de bord est largement suffisant pour intégrer un combiné à grand écran ainsi que les instruments Yamaha et Fusion (hi-fi). N’oublions pas une option qui pourrait bien emporter l’adhésion de l’équipage, un petit frigo peut trouver place dans le flanc bâbord de la console, histoire de conserver les boissons au frais ! Bien sûr, le chantier milanais propose aussi de nombreuses combinaisons de couleurs afin de configurer son Clubman 22 Plus au plus près de ses aspirations.
En mer
En raison de l’état de la mer (houle d’1,50 à 2,00 m plus clapot), nous n’avons pas pu effectuer nos mesures à plein régime, la baie de Gênes n’offrant pas de zone abritée. Nous avons dû rendre la main à 5 600 tr/min… Il devait donc rester quelques tours dans la poignée, si l’on se réfère à la plage de régime maxi motoriste (5 000-6 000 tr/min)… Mais, déjà, 44 nœuds dans ces conditions, c’est « costaud ». On peut penser que, sur un plan d’eau plus tranquille, les 48 nœuds seraient à la portée du nouveau Clubman. Précisons cependant que le moteur de cet essai, un Yamaha 250 ch, représente la puissance maximale autorisée sur ce bateau. En fonction de ce que nous avons pu constater lors de ce test, et à notre goût, un 200 ou 225 ch serait largement suffisant pour signer de belles performances et un comportement moins vif. Il est vrai que nous avons trouvé le nez du bateau un peu « léger », d’autant qu’étant quatre à bord, deux passagers étaient assis sur la banquette arrière ou debout se tenant à la main courante du siège pilote. Un poids en partie déporté vers l’arrière donc qui, avec la mer de face, accentuait bien sûr ce léger déséquilibre. Autre facteur, mais cette fois engendrant une légère gîte sur bâbord à l’accélération, l’important effet de couple produit par ce gros V6 de 4 200 cm3. Une fois déjaugé, l’assiette latérale revenait à la normale, et il n’y avait guère à attendre puisque le Joker bouclait cet exercice en 2’’8 ! Et, 2’’2 plus tard, les 20 nœuds s’effaçaient de l’écran du GPS. L’accélération se poursuivait, vigoureuse, mais le relief marin commençait à dicter sa loi, nous obligeant à gérer les gaz. Toutefois, sur cette mer chaotique, nous avons apprécié le bon comportement du Joker qui, fort d’un poids élevé pour sa longueur (1 200 kg sans moteur quand même) associé au bon dessin de carène, a su préserver un certain confort, retombant de quelques envolées en souplesse et « soulageant » bien de l’étrave, évitant ainsi d’enfourner, de rincer le cockpit et… l’équipage. Un comportement sûr également avec mer par le travers, à condition de ne pas dépasser le neutre avec le trim, ainsi qu’en virage avec une gîte intérieure prononcée, induisant un grip ferme. Attention, pour le coup, à bien doser la remise de gaz, sous peine d’entraîner une reprise de carre brutale…
Terminons ce récit d’essai avec les consommations et les rendements. De 3 500 à 4 500 tr/min, la vitesse s’échelonne de 25,6 à 34,5 nœuds. Des allures de croisière que l’on qualifiera respectivement d’économique et de rapide, avec des consos instantanées de 34,4 et 62 litres/heure et pour ratios de distance parcourue par litre consommé, 0,74 et 0,56 mille/litre, les autonomies correspondantes étant de 141 et 105 milles… Des chiffres moyens, qui s’expliquent en partie à cause du poids du Clubman (environ 30/40 % de plus que la moyenne) et d’un réservoir d’une capacité qui s’avère modeste dès lors qu’on monte la puissance maxi autorisée.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Sport 22 GTO | Sport 700 | 710 Turismo |
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Marque | BWA (Italie) | Highfield (Australie) | Lomac (Italie) |
Imporlation | Réseau de revendeurs | Highfield France (29 – Gouesnou) | Stélie Nautic + revendeurs |
Longueur | 6,65 x 2,75 m | 7,00 x 2,54 m | 6,99 x 2,55 m |
Nb de personnes | 14 | 13 | 16 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 44 280 € (sans moteur) | 57 030 € (sans moteur) | 50 200 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 44 nds à 5 600 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 34,5 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 25,6 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 2,8 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4,2 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 13,2 nds à 2 700 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 27 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 7 heures |
Hélice de l'essai | inox 3 pales |