Essai Beluga 18 Open

Fougue et douceur

Ce 18 pieds de la gamme Open cache bien son jeu. Il possède tous les atouts du tranquille compagnon de la famille, notamment pour les heures de détentes passées au mouillage. Et pourtant, en navigation, il décoiffe ! Pas besoin de la puissance maxi pour éprouver des sensations à la barre de ce semi-rigide au tempérament affirmé.

Texte et photos Philippe Leblond


 21 600 € sans moteur (tarif 2016)
 5.65 m
 12
 42,2 nds avec Yamaha 115 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 66 Juillet/Août 2008




Sagement amarré à l'un des catways du port de Loctudy, le Beluga déploie ses charmes au premier coup d'œil. Du moins, le croit-on… Car, en mer, ce semi-rigide italien au cockpit accueillant, avec sièges en nombre et solarium spacieux, dévoile un caractère inattendu. Puissant mais docile, le Yamaha 115 ch 4-temps n'est pas le moteur le plus "saignant" du marché, mais sur le tableau arrière du Beluga, il signe des performances de tout premier ordre. Rendez-vous compte : 42,2 nds au régime maxi de 5 800 tr/mn (bien trimé), et pas plus de trois secondes pour déjauger ! De quoi perturber quelques utilisateurs de gros cubes. Pourtant, sans se montrer plus léger que la plupart des semi-rigides de longueur équivalente, le Beluga profite assurément des qualités de glisse de sa carène, cette dernière arborant des entrées d'eau fines malgré son V évolutif. Un profil académique qui lui donne une vivacité à la barre, que le fin pilote ne se lassera pas d'apprécier. Toutefois, avec un bateau peu chargé (deux personnes à bord), on relève une tendance à rouler lorsqu'on approche du régime maxi, et il convient alors de calmer le jeu, en rentrant un peu le trim et en s'occupant de la barre. Cela dit, compte tenu de son potentiel en V-Max, point n'est besoin d'exagérer avec le trim. Autre, point sensible, l'entrée en virage à haute vitesse… Le Beluga dont le flotteur intérieur porte sur l'eau a tendance à "tirer tout droit", élargissant la trajectoire. Un remède : réduire les gaz, et braquer franchement une fois la vitesse réduite. Pas la peine de tenter des virages façon "Grand Huit", donc. Pour le reste, le 18 Open s'avère brillant. Face à la vague (sauts sur les sillages des chalutiers de retour de pêche), il est parfait. Bien équilibré, sain, il se réceptionne même avec une certaine douceur. Pas ou peu d’impacts, ce qui présage d’un bon confort en navigation par mer formée. Le jour de notre essai, il s’est d’ailleurs montré très doux dans un clapot de 40 cm, même à vitesse élevée. Vivant à barre, le Beluga pourrait très bien se contenter d’un 100 ch, voire d’un 90 ch (35 nds assurés). Au point que les 130 ch maxi de la fiche d’homologation nous laissent perplexes… Fougueux en navigation, le 18 Open sait aussi se prélasser dans les criques aux eaux transparentes. Bien assis sur ses flotteurs, il se montre très stable à l’arrêt, et son cockpit spacieux est un gage de confort bien exploité par un agencement calibré au poil. La poupe généreusement moulée dans le polyester, offre une petite plate-forme de bain dissimulant une échelle en inox. Les plats-bords antidérapants qui recouvrent le sommet des flotteurs dans le tiers arrière sont armés de beaux taquets, et facilitent le passage vers le cokcpit. Le dossier moulé enveloppe trois places rendues confortables par l’épaisse sellerie à motif de capitonnage (que l’on trouve aussi sur les Lomac). Un large passage est laissé à bâbord par le petit leaning-post individuel (réservé au pilote) et la console, volumineuse mais excentrée. La face avant de cette dernière offre un siège biplace qui s’apprécie en navigation, comme au mouillage, lorsque la table de pique-nique est dressée. On peut d’ailleurs s’installer à cinq (voire plus si l’on utilise les flotteurs) autour d’un apéritif. En position basse, cette petite table en demi-lune à pans sur charnières (plus facile à stocker dans le coffre) sert de complément au solarium qui s’étend ainsi jusqu’au siège de console. Ses dimensions (175 x 127 cm) devraient permettre une utilisation "couchette" dans le cadre du camping côtier. Dans cette optique, comme pour les sorties en équipage nombreux, le Beluga réserve une bonne capacité de rangement. Bien que contenant la batterie, la pompe de cale, le filtre à essence et la poire d'amorçage, la cale située sous la banquette arrière est capable d'ingérer un matériel important, comme le coffre avant ainsi que celui du bas de la console (occupé en partie par le réservoir), qui s'ouvre en soulevant le siège avant, ou dans la partie basse du leaning-post (petite ouverture). Pour les affaires plus délicates, elles trouveront une place, bien au sec, dans la partie haute de la console ou dans le bac gelcoaté situé sous l'assise du leaning-post. Tous les coffres, à l'exception de celui du bain de soleil, ferment à clé ou à l'aide d'un cadenas. En revanche, on ne trouve pas de vérins d'assistance à l'ouverture. Le poste de barre, qui occupe à peu de choses près le centre du bateau, risque de s'avérer exigu pour un pilote de grande taille. Le leaning-post est situé un peu près de la console et le volant est implanté un peu bas. Pour ce qui est du tableau de bord, il est spacieux et bien protégé par son pare-brise. Le boîtier de commande, de type standard, vient s'insérer dans une niche à droite du volant. Une petite critique tout de même : le bord supérieur de la planche de bord privilégie le style à l'aspect pratique, avec un moulage tout en courbes. Une surface plane serait plus commode pour le montage d'éventuels appareils électroniques… Côté accastillage, le Beluga se montre aussi bien doté. On note par exemple la bonne taille des trois taquets inox (un à l'avant, deux à l'arrière), placés stratégiquement pour l'amarrage et le mouillage. La petite delphinière en polyester, qui déborde bien du flotteur, intègre un rouleau pour filer la ligne de mouillage en évitant le ragage sur le tissu. La baille à mouillage est indépendante du coffre avant. Le pare-brise est ceint d'une généreuse main courante. Bien que regardant à l'esthétique, le chantier italien a eu la bonne idée de ne pas sacrifier les saisines traditionnelles aux sangles très en vogue sur les productions transalpines. L'échelle de bain télescopique intégrée à la plate-forme fait partie de la dotation de base. Par ailleurs, Beluga propose en option un roll-bar avec cabriolet à arceaux inox et une douche de pont. .



photo Beluga 18 Open


photo Beluga 18 Open


photo Beluga 18 Open





CONCLUSION
Bien que destiné en priorité aux promenades tranquilles, avec femme et enfants, le long des criques et des plages, ce semi-rigide élégant et bien équipé possède un tempérament explosif. Ses performances remarquables en font aussi une monture qui permettra de goùter aux joies du pilotage "dans les tours", avec une carène qui n’a pas peur d’affronter la vague. Le ski nautique fait aussi partie de ses prérogatives, sans pour autant avoir recours à la puissance maximale.




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