Essai Marlin 17 EFB

Tendance roadster

Avec sa position de conduite basse et reculée, son pilotage pétillant au son d'un 4-cylindres qui ronronne un peu comme un V8, ce petit Marlin se donne des airs de roadster automobile. Un mélange des genres qui ne manque pas de séduction.

Texte et photos Philippe Leblond


 38 280 € avec Mercruiser 135 ch in-board essence (tarif 2014)
 5.95 m
 8
 33,3 nds
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Paru dans le Pneumag n° 103 Septembre/Octobre 2014



Roadster, ma non troppo… Ce petit semi-rigide italien, s'il s'apparente par certains côtés aux petits cabriolets sportifs de l'automobile, ne pousse pas le concept jusqu'au bout. D'abord, le moteur est placé à l'arrière, et puis, à la différence d'un roadster routier, qui joue le plus souvent la carte minimaliste question confort, le Marlin ne délaisse pas les ingrédients de l'hospitalité. Loin d'être spartiate, il propose un grand bain de soleil (203 x 138 cm) occupant tout l'avant, jusqu'au poste de pilotage, de nombreux rangements et six place assises, en comptant la banquette triplace devant la console. Pour ce qui est du solarium arrière, il est en partie condamné par le bossage du capot moteur en polyester et, bien que le dossier de banquette se rabatte vers l'avant, il n'est pas aisé de s'allonger pour s'abandonner aux rayons du soleil. Ce qui n'est pas le cas sur la version hors-bord de ce 17 pieds, qui offre deux solariums intègres.
Mais, comme chaque médaille possède son revers, le 17 FB est dans l'incapacité de proposer la superbe plate-forme de bain, au ras des flots, qu'arbore le 17 in-board, laissant son frère prendre sa revanche. De par ses dimensions généreuses, cette plage arrière recouvre complètement l'embase Alpha du Mercruiser 135 ch caché dans la cale, et intègre une échelle de bain télescopique, en inox. L'accès à la baignade est donc privilégié sur cette version à moteur intérieur, comme souvent avec cette architecture. La douche de pont est à portée de main, à l'extrémité de l'hiloire de cockpit bâbord. Un bon point aussi pour le rangement. Si la soute arrière est dédiée à la mécanique, c'est ici compensé par deux vastes coffres, l'un sous la banquette avant peine largeur, avec deux accès à ouverture latérale (bien vu !), l'autre sous le solarium, dont l'ouverture est assistée par vérin.
Un mot encore, avant de prendre les commandes, sur le savoir-faire du chantier de Côme. Comme ses grands frères, le 17 EFB témoigne d'une qualité de conception et de fabrication nettement au-dessus de la moyenne. Passons sur le flotteur en tissu Orca, impeccablement coupé, malgré la prouesse de sa forme sinueuse, pour mettre en avant la qualité de la stratification, à la fois solide et sans défaut apparent, ainsi que l'intelligence de l'aménagement, sans parler du soin apporté aux finitions et au choix de l'équipement.
Assis en position centrale, sur la banquette arrière, adossé au bossage du capot moteur, avec le sentiment que le pont avant correspond au long capot d'un roadster, le pilote n'a qu'une envie : pousser les gaz à fond. C'est parti ! Légère déception car, en raison du cabrage prononcé, le chrono de déjaugeage n'est pas des meilleurs, de même que l'accélération jusqu'à 20 nœuds. La sensation de vitesse est néanmoins effective lorsqu'on trime pour atteindre le régime maxi. Avec 33,3 nœuds à 4 900 tr/min, le plus petit des Mercruiser "fait le métier", mais on aurait bien aimé atteindre les 40 nœuds au volant de cet esquif sportif. Pour y parvenir, il aurait fallu monter le Mercruiser 4,3 l, un V6 de 190 ch, en lieu et place du petit 4 cylindres en ligne de 3 litres, considéré comme la motorisation maximale. Mais dans ce cas, le chantier serait sans doute confronté à un problème d'encombrement et d'assiette, avec 100 kg de plus en porte-à-faux arrière (385 contre 288 kg). Dommage car l'augmentation de prix (environ 2 500 €) n'aurait pas été un problème au regard du tarif global…
Un peu en dedans, tant en accélération qu'en vélocité, le 17 EFB signe en revanche des rendements économiques, notamment à 3 000 et 3 500 tr/min, avec respectivement 1,32 et 1,14 m/l, pour des vitesses de croisière de 19,7 et 23,4 nœuds et une autonomie de 143 et 123 milles. Excellent ! Comme le plaisir éprouvé aux commandes de ce petit kart aquatique, qui enchaîne les évolutions avec gourmandise et efficacité, à condition de ne pas trop laisser chuter la vitesse, et ne pas être confronté à une reprise d'assiette en bascule, un peu laborieuse. En "restant dans les tours", le petit Marlin se lance dans les virages avec envie, passant dans les courbes rapides presque à plat, en léger survirage. Les remises de gaz s'accompagnant d'un grondement grave et rond, un peu à la manière d'un V8, et contribuant au caractère ludique du pilotage. Sympa !



photo Marlin 17 EFB


photo Marlin 17 EFB


photo Marlin 17 EFB


photo Marlin 17 EFB


Au ponton :
Le moteur Mercruiser occasionne un curieux renflement, au centre du bain de soleil arrière. Il convient de préciser qu'à l'origine, il était prévu de monter le Vazer, un in-board à très faible tirant d'air, un moment pressenti pour animer un nouveau Valiant, mais rapidement abandonné par Mercury Marine pour cause de performances insuffisantes. Le montage du 3.0 litres, plus corpulent, a donc imposé ce bossage, très roadster avouons-le. Le 17 EFB se distingue par une belle surface de pont, et surtout par ses six places assises, grâce à la banquette pleine largeur devant la console. En revanche, il faudra l'enjamber pour se rendre jusqu'au mouillage, dont la baille est profonde mais l'ouverture étriquée. Le taquet de la delphinière, comme ceux de la poupe, est repliable. Notez aussi le liston à la périphérie de la plate-forme de bain, une bonne protection en cas de marche arrière intempestive au port.




En mer :
Résolument ludique, malgré une puissance limitée, le pilotage du Marlin 17 in-board est au diapason de son look de petit roadster des flots : dynamique. Notre essai ayant eu lieu sur le Lac Iseo (l'antre de Riva), nous n'avons pas pu éprouver sa carène dans la vague. Le petit Mercruiser quatre cylindres, à défaut de donner au Marlin des performances remarquables, colle bien à son identité, avec une sonorité sportive mais pas envahissante. Par ailleurs, il se montre particulièrement sobre, à des allures qui conviennent parfaitement à la promenade côtière et procure une autonomie qui permet d'espacer les corvées du ravitaillement à la pompe.




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