Essai Marlin 24 SR EFB

Prime à l’originalité

Notre titre est un peu réducteur car, au-delà de sa singularité, ce nouveau Marlin possède de nombreuses autres qualités. Il y a le soin apporté à sa fabrication, son cockpit convivial et spacieux, et l’agrément de pilotage qu’il dispense. Tel quel, il convient parfaitement à la glisse tractée, pour laquelle il semble être fait.

Texte Philippe Leblond – Photos Philippe Leblond et DR


 96 696 € avec Mercruiser 250 ch (essence)
 7.55 m
 12
 34,5 nds
Banniere_axa

3_bannie_re-he_lice-540x145
Orca-logo_rvb

Essai paru le 29/11/2017

Fiche technique

Longueur 7,55 m
Largeur 2,98 m
Diam. maxi des flotteurs 58 cm
Nbre de compartiments 5
Puissance maxi 350 ch (257,6 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 250 - 300 ch
Poids sans moteur 1550 kg
Rapport poids/puissance 6,2 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 12
Couchage 0
Charge utile 1260 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 220 l
Catégorie CE C
Constructeur Marlin Boat (Italie)
Importateur Sébastien Chevalier (13 – Les Issambres)
Droits annuels sur la coque 77
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 700



Original, le Marlin 24 SR l’est parce qu’il est le premier semi-rigide à utiliser le concept de « bowrider » cher à la plaisance nord-américaine, avec son passage central par le pare-brise permettant d’accéder à une banquette en V logée dans l’étrave (« bow » en anglais). On a certes pu voir un Northstar dans cette configuration, mais moins conforme au modèle US. Le Marlin Boat adapte au semi-rigide l’architecture du bowrider, avec moteur in-board, siège baquet pour le pilote derrière le pare-brise ouvrant, jusqu’à la tour à wake, servant de support aux « boards » (planches) et doté d’un point de traction haut placé. Sans oublier la « sono » généreusement diffusée par les nombreux haut-parleurs… Embarquez avec nous pour une inspection détaillée !



Au ponton



La « qualité perçue » d’un Marlin Boat s’impose au premier coup d’œil. Le 24 SR n’y déroge pas, et l’on se fait plaisir à laisser courir le regard sur les différents composants de ce semi-rigide, dont la construction et la finition sont assez irréprochables. Flotteurs en tissu Orca parfaitement assemblés, sellerie surpiquée soigneusement coupée (mais les coussins sont un peu minces !), polyester uniformément brillant, accastillage inox poli miroir bien dimensionné, rigidité structurelle de la coque… Bref, le 24 SR fait belle figure et propose un cockpit tout à la fois spacieux et convivial : nombreuses places assises, solarium arrière, carré de proue avec table de pique-nique (optionnelle), circulation facilitée via le passage central avec pare-brise ouvrant, ainsi que vers la grande plate-forme de bain, par le passage latéral tribord. Hormis la douchette livrée standard, quelques options bien ciblées permettent de monter encore le curseur du confort avec, par exemple, un petit frigo-tiroir (36 litres) placé dans la demi-console bâbord, l’extension du solarium avant, la tour (2 748 € tout de même !) avec supports de wake, les éclairage LED de cockpit et sous-marins, sans oublier la hi-fi Fusion avec ses nombreux haut-parleurs étanches… Si le tarif de la tour de wake, qui sert également de support au bimini, peut refroidir l’acquéreur, le chantier italien propose un cabriolet indépendamment de cette imposante structure en inox qui vient se fixer sur le module polyester cernant le pare-brise. Autre option proposée par Marlin Boat, mais cette fois d’ordre esthétique, le choix de couleurs différentes pour les flotteurs, la sellerie et un gel-coat de coque et poste de pilotage gris clair, au lieu du blanc standard. De quoi personnaliser son semi-rigide…      



Ce plan de pont bien agencé ne prête guère le flanc à la critique. A l’image du siège pilote sur pied-colonne, un peu branlant (un bon point quand même pour sa demi-assise relevable), du pare-brise en plexi et non en verre, ou des commandes placées un peu bas pour piloter debout… Par ailleurs, pour un bateau dont la vocation est de « mettre » du monde à l’eau, notamment pour les parties de ski nautique ou de wakeboard, la capacité du réservoir de la douchette (40 litres) n’est vraiment pas généreuse. Peu de chose, toutefois, au regard de la conception et de la réalisation convaincantes. 



En mer



Bien que de plus en plus menacée par la montée en puissance du moteur hors-bord, la mécanique essence in-board Z-Drive conserve encore un certain charme. Comme c’est le cas à bord du 24 SR, avec une souplesse de pilotage remarquable, due à la forte cylindrée du Mercruiser de 250 ch (4 500 cm3), à son injection électronique séquentielle multipoint, ainsi qu’à sa transmission à double hélice contre rotative (embase Bravo 3). Ajoutez à cela la sonorité agréable du V6 américain et vous obtenez un mariage réussi avec sa carène docile, précise et bien équilibrée. Il va de soi que ce moteur est un très bon choix pour la pratique de la glisse tractée (ski, wake, bouée), grâce à sa progressivité et à sa force. Le jour de notre essai, nous étions sept personnes à bord, avec la moitié du plein de carburant et le Marlin a déjaugé en 3’’2 ! Il a ensuite marqué un peu le pas pour passer les 20 nœuds (6’’4) et sa vitesse maxi nous a semblé un peu décevante avec 34,5 nœuds. A sa décharge il y avait la mer agitée (70 cm), l’équipage, nombreux, mais aussi un régime maxi (4 770 tr/min) légèrement en-deçà de la fourchette préconisée par Mercury Marine : 4 800-5 200 tr/min. Ce qui a pénalisé quelque peu les rendements, avec toutefois un « score » honorable à 3 200 tr/min et 21,3 nœuds : 0,76 mille par litre. Selon nous, le 250 ch sera parfait pour un équipage de quatre ou cinq, mais au-delà, l’alternative du 300 ch proposée par le chantier, pourrait assurer une V-max de 40 nœuds en charge. Cela se fera néanmoins au prix d’une consommation sensiblement supérieure puisque provenant d’un bloc de 6 200 cm3. En revanche, la troisième motorisation, un Mercury Diesel 260 ch, nous semble hors de propos pour un tel bateau (sonorité, odeur, et aussi prix avec 27 000 € de plus que le 250 ch essence !).



Souple dans la vague, onctueux à piloter, ce semi-rigide bowrider progresse sans heurts dans un gros clapot désordonné, au large du port de Gênes. Et sans mouiller, car la déflexion de son étrave est efficace. Vivant et précis à la barre, il réclame une certaine dose de trim positif pour atteindre son régime maxi (avec un chargement conséquent il est vrai). En jouant des gaz, le Marlin est même « fun » à barrer tout en restant parfaitement stable, même à vitesse maxi (aucun roulis, pas de coup de raquette) et ne marsouine pas à mi régime. Aux allures de croisière, se balader à son bord est réellement plaisant, le ronronnement du Mercruiser se faisant discret. Dans les virages musclés, il conserve ce même comportement sécurisant, avec une gîte modérée qui ne l’empêche pas de virer court, mais entraîne un peu de ventilation, en dépit de l’embase Bravo 3 et de sa double hélice.         



photo Marlin 24 SR EFB


photo Marlin 24 SR EFB


photo Marlin 24 SR EFB


photo Marlin 24 SR EFB


photo Marlin 24 SR EFB


photo Marlin 24 SR EFB


photo Marlin 24 SR EFB





On aime bien

Le comportement marin efficace

L’esthétique réussie et personnalisable

Le concept bowrider bien étudié pour le ski ou le wake

L’agrément de pilotage

La belle plate-forme de bain

On aime moins

La ventilation de l’hélice en virage serré

Le siège pilote un peu branlant

Les coussins manquant un peu de moelleux

La contenance du réservoir de la douchette


PERFORMANCES
Vitesse maxi 34,5 nds à 4 770 tr/min
Vitesse de croisière rapide 28,2 nds à 4 000 tr/min
Vitesse de croisière economique 21,3 nds à 3 200 tr/min
Temps de jaugeage 3,2 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 6,4 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 13,6 nds à 2 450 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 25 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 7 h 55 min
Hélice de l'essai 15’’ x 22’’5 + 14’’5 x 22’’5 inox quatre et trois pales