Ce grand semi-rigide tout confort apporte la preuve, s’il en était encore besoin, du soin apporté à la conception de ses semi-rigides par le chantier de Côme. Habitable, accueillant, élégant, bien équipé, le 298 se signale aussi par son confort en navigation. Sans oublier un rapport qualité/prix remarquable.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 9,15 m |
Largeur | 2,95 m |
Diam. maxi des flotteurs | 55 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 2 x 250 ch (368 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 1 x 400 - 2 x 200 – 2 x 250 ch |
Poids sans moteur | 1520 kg |
Rapport poids/puissance | 4,9 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 16 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1670 décitex |
Capacité carburant | 440 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Marlin Boat S.r.l. (Italie) |
Importateur | Sébastien Chevalier (83 – Les Issambres) |
Droits annuels sur la coque | 223 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 500 € |
Chez Marlin Boat, les modèles se succèdent depuis plus de 30 ans et les impressions sont toujours les mêmes… Celles d’un design original et d’une facture nettement au-dessus de la moyenne. Cette identité forte, le chantier de Côme la préserve au travers de tous les modèles de sa gamme, avec ces flotteurs formant une teugue (cette courbe typique des bateaux de pêche sportive nord-américains) qu’il fut le premier à transposer aux semi-rigides. D’autres s’en sont inspirés (Zodiac, Neptys, Pro Marine…), mais sans parvenir à la même élégance. Le 298 est le second par la longueur dans la gamme principale, mais à distance respectable (- 2,20 m) du vaisseau-amiral, le 372. A bord d’un Marlin, il y a toujours beaucoup à voir, alors sans plus tarder grimpons à bord !
Au ponton
Marlin Boat est coutumier des grandes plates-formes de bain, et celle du 298 ne dépare pas. Elle va même jusqu’à ceindre l’extrémité des flotteurs afin d’offrir une surface vraiment confortable pour les amateurs de baignade. Le teck massif est de la partie, à la fois chic et antidérapant. L’échelle de bain est dissimulée dans un coffre, comme il se doit sur un semi-rigide haut de gamme, et la douchette à portée de main. S’il n’y a pas d’ouverture dédiée pour passer au travers du dossier de banquette afin de faciliter l’accès au cockpit, il existe un petit passage, entre ce dossier et les plats-bords supportant le roll-bar inox, qui peut faire l’affaire. Par contre, lorsqu’on est dans le cockpit, la présence de ce gros arceau inox gêne l’accès aux taquets arrière. Au port, il est donc préférable de se rendre sur la plage arrière pour l’appareillage ou l’amarrage. Le dossier de banquette se rabat vers l’arrière pour rallonger le solarium de poupe, qui par ses dimensions (176 x 169 cm) n’a rien à envier celui de la proue (188 x 156 cm). Ce sont donc près de six mètres carrés qui s’offrent aux amateurs d’ultra-violets ! La forme de l’assise, en demi fer à cheval, et la banquette biplace escamotable au dos du siège de pilotage font de cet espace un lieu convivial à l’instant du pique-nique, autour d’une jolie table en teck pliante. A portée de service, le leaning-post intègre quelques éléments de cuisine : évier inox, plan de travail et frigo « tiroir » avec compartiment congélation. Le taud de soleil fixé sur le roll-bar peut ombrager intégralement ce lieu de détente aux heures chaudes. Au passage, on en profite pour apprécier la qualité de la sellerie du Marlin avec son épais skaï biton capitonné, renfermant une mousse à cellules fermées recouverte d’une mousse de confort qui rend plus moelleux les coussins du bord, à la différence de nombreux autres semi-rigides dont les assises sont souvent trop fermes.
Facteur de confort complémentaire, l’abri de console. Le volume de ce dernier a été mis à profit pour installer un WC marin électrique et un petit lavabo dont la robinetterie avec flexible sert de douche, alimentée par un réservoir de 80 litres. Ce lieu est accessible via de larges passavants (32 cm) et une grande ouverture frontale qui intègre un siège supplémentaire portant le nombre de vraies places assises à 10 ! C’est remarquable, même pour un semi-rigide de 30 pieds. Et en cas de besoin il est même possible, en navigation, de prendre place sur les flotteurs à hauteur de la console, la main courante de celle-ci permettant de se tenir. Un semi-rigide de cette conception se doit aussi d’offrir de nombreuses possibilités de rangement. De ce point de vue, le Marlin n’est pas le mieux loti. Sa soute arrière est certes volumineuse, mais encombrée par les trois batteries et le réservoir d’eaux noires (40 litres), et ne possède pas de plancher isolant le fond de cale. Il y a heureusement le coffre avant, unique mais généreux qui, si l’on met de côté l’idée d’encombrer le cabinet de toilette de la console, devient le principal lieu de stockage sec.
Par-delà ces fondamentaux du grand semi-rigide de type familial, il y a aussi la « patte » Marlin Boat. Le 298 témoigne de la conception poussée déployée par le chantier de Côme. Parmi les éléments notables, on relève bien sûr la facilité de circuler à bord – notez la présence des marches pour monter sur le solarium avant – la touche d’élégance apportée par le teck, à la poupe (plage arrière), comme à la proue delphinière), les saisines en sangle avec bourrelets de confort, le guindeau électrique (de série) dissimulé sous un couvercle en teck, les taquets de grande dimension et les chaumards pour éviter le ragage des amarres sur les flotteurs, le WC masqué par un abattant en teck verni, les grilles de vide-vite en inox, les couvercles de coffres assistés par des vérins pneumatiques, le matelas de bain de soleil avant fragmenté pour une manutention plus aisée… Et bien sûr le soin apporté à la construction et aux finitions.
En mer
Voluptueux à l’escale, le Marlin 298 n’est pas désagréable non plus en navigation. Avec cette double motorisation, en l’occurrence deux Yamaha 200 ch, version 4 cylindres, il ne manque pas de peps, que ce soit pour déjauger (3 secondes tout rond !) ou lors des remises de gaz dans la vague comme en sortie de virage. Sa carène en V profond travaille bien le relief marin faisant en sorte de conserver un bon niveau de confort pour les passagers, en tout cas dans les conditions de notre essai (clapot désordonné de 70 cm). Par ailleurs, il affiche une tenue de cap rigoureuse quel que soit le cap suivi, la vitesse et le réglage de trim. A ce sujet, il ne faut pas hésiter à en mettre (en positif bien sûr), car cette lourde carène a tendance à coller un peu à l’eau, avec son assiette naturellement neutre. Mais elle ne demande qu’à vivre ! Avec une bonne dose de trim, la vague d’étrave recule et le Marlin distille un réel plaisir de pilotage, tout en défléchissant efficacement les embruns. Seul bémol dans ce « rapport d’essai », le comportement en entrée de virage « attaquée », avec une tendance à la contre-gite qui ne met pas très en confiance. Il suffit toutefois de réduire les gaz pour le faire s’incliner vers l’intérieur. Dès lors, le Marlin vire court, avec un grip ferme, puis relance bien pour enchaîner la figure suivante.
Au plan des performances, on reste un poil sur notre faim pour ce qui est de la vitesse maxi : 42,6 nœuds avec seulement deux personnes à bord et un demi-plein d’essence. Disons qu’on se trouve dans la moyenne basse pour ce type de semi-rigide. Il faut toutefois préciser que l’on peut monter 2 x 250 ch, soit 100 chevaux supplémentaires qui devraient permettre de passer les 45 nœuds, même en charge. Il est vrai également que le plan d’eau n’était pas des plus propices pour « claquer » une perf’. Aux allures de croisière de référence, à 3 500 tr/min et 4 500 tr/min, on observe curieusement un meilleur rendement sur le second régime, avec 0,40 mille par litre, soit de quoi couvrir plus de 150 milles avant de ravitailler. Ce qui représente une traversée Hyères-Calvi avec une bonne marge de sécurité. Il y a fort à parier que le choix d’un seul moteur de puissance égale (400 ch) permettrait d’obtenir en croisière des rendements plus économiques, gages d’une autonomie supérieure.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Lomac Adrenalina 9.0 | Prince 30 | Smeralda 300 |
---|---|---|---|
Marque | Lomac (Italie) | Nuova Jolly (Italie) | SeaWater (Italie) |
Imporlation | Stélie Nautic + revendeurs | FBM (06 – Mandelieu La Napoule) | Med Yachts (83 – Les Marines de Cogolin) |
Longueur | 8,60 x 2,98 m | 9,30 x 3,20 m | 9,20 x 3,45 m |
Nb de personnes | 16 | 12 | 20 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 107 000 € (sans moteur) | 86 347 € (sans moteur) | 96 000 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 42,6 nds à 6 000 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 31,8 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 22,6 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 3,0 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4,7 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 14,6 nds à 2 400 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 34 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 11 h 35 min |
Hélice de l'essai | Reliance 14’’1/4 x 17’’ inox 3 pales |