Nouveau, le MV 700GT se distingue de la version Fashion par une présentation plus sobre, sans rien céder sur la construction high-tech qui fait la renommée du chantier. Très véloce et agréable à piloter, il offre aussi un cockpit bien conçu. On aime !
Texte et photos Jacques Anglès
Présenté en novembre comme une nouveauté 2013 du chantier napolitain, le MV 700 GT est en fait une version "light" du MV 700 Fashion/Touring, sorti fin 2010. On peut y voir la volonté du chantier de répondre à la crise par une offre plus abordable, les différences ne portant que sur une finition moins luxueuse : carène blanche au lieu de la carène grise du Fashion, suppression du décor deux tons du flotteur reprenant le gris de la carène, pas de grosses poignées de proue et quelques détails non indispensables en moins. L'ensemble représente des économies en matériel et heures de travail, ce qui devrait se traduire par un prix inférieur à la version Fashion, pas encore communiqué à l'heure où nous rédigeons. Malgré ce caractère de produit d'appel, le 700 GT n'abandonne rien des atouts qui ont fait la réputation de la marque : coque polyester entièrement réalisée en infusion, capots de coffres fabriquées en sandwich par injection (procédé RTM en moule fermé, assurant une finition gel-coat impeccable sur les deux faces), flotteur en Orca de 1 670 décitex (type néoprène-Hypalon), selleries en skaï anti-tâches de haute qualité sur âme en mousse à cellules fermées, etc. Le chantier, et c'est heureux, reste donc fidèle à sa devise "Design, Recherche et Innovation".
Le cockpit de type "trois zones" (farniente à l'avant, pilotage au centre, passagers/salon à l'arrière) brille par une apparente simplicité, mais on constate à l'usage qu'il est étudié au centimètre pour tirer le meilleur parti de l'espace disponible. Exemple, le poste de pilotage : la console (avec face arrière rentrante pour éviter de se cogner les genoux) et la banquette sont assez larges pour deux, mais laissent néanmoins deux passavants de bonne dimension (30 cm) qui facilitent la circulation de l'avant à l'arrière. De plus le dossier de pilotage basculant offre deux positions : basculé en arrière, il permet de piloter assis, basculé en avant il offre un bon appui de pilotage debout ; en outre, cette position ménage un carré arrière à deux banquettes en vis-à-vis, avec table de pique-nique optionnelle. Autre exemple de "bon" design, le massif de proue. Il est conçu pour recevoir un guindeau électrique, avec puits à chaîne dessous, mais on dispose en plus d'un coffre à mouillage "manuel". Enfin, les coffres dispensent des volumes généreux pour ranger sans difficulté le matériel de bord et les effets personnels. Les autres MV précédemment essayés dans PneuMag nous avaient fait bonne impression. Ce nouveau 700 GT, doté d'un Evinrude 200 ch E-Tec HO (la puissance maxi autorisée) vient confirmer ce jugement, avec une carène qui s'avère à la fois facile à prendre en main, ludique et très véloce. Pour peu que l'on joue du trim avec doigté, le pilotage de cette coque sensible et relativement légère est à chaque instant un plaisir, et les temps de déjaugeage et d'accélération enregistrés témoignent de la nervosité de cet attelage au rapport poids/puissance affûté. Résultat, nous avons flirté avec 47 nœuds au GPS, lors d'un long run bien équilibré. Attention toutefois à ne pas trop forcer sur le trim, au risque de déclancher du roulis, risque qui disparaît avec un bateau normalement chargé (équipement et passagers). Compte tenu du fait que notre essai se déroulait en eau douce, on peut escompter deux nœuds de plus en mer. Le 700 GT mérite donc la meilleure note dans la colonne performances, mais il est également très plaisant à piloter en virages, larges ou serrés, faisant preuve d'une excellente accroche en toutes circonstances, sans jamais provoquer la ventilation de l'hélice quand on réduit le rayon de giration ou en démarrant en virage. Si le 200 ch Evinrude (version HO, haute performance) procure un pilotage excitant et des performances de haut niveau, un moteur de 150 à 175 ch peut suffire très largement pour un programme familial. Globalement, ce modèle accumule les bons points, sur les qualités marines comme sur le confort, avec possibilité de l'équiper progressivement. Par exemple une douche de pont sera toujours appréciée lors des sorties estivales en famille.
AU PONTON
Particulièrement limpide dans son organisation, le cockpit fait valoir une belle capacité d'acceuil en passagers et une circulation très facile d'un bout à l'autre, grâce à ses larges passavants. On aime la modularité du cockpit arrière convertible en un carré accueillant pour les pique-nique au mouillage et les rangements plus que généreux. La seule réserve porte sur l'accès à la plate-forme de bain, pas vraiment pratique, mais globalement, l'étude de design se place au-dessus du lot en termes d'ergonomie.
EN MER
Doté d'un 200 ch, cette carène est une vraie bombe qui fera la joie des pilotes sportifs, tout en restant très sûre. Les chronos relevés lors de l'essai en eau douce laissent espérer des maxis proches de 50 nœuds, très rares sur un bateau de cette catégorie. Tenue sans reproche en ligne droite, accroche en courbes longues ou serrées, réactivité au réglages du trim, le plaisir est constant dans toutes les figures du pilotage, et la souplesse de passage dans les sillages est de bon augure pour le confort en mer ouverte.