Essai MV Marine 27 GT

Eloge de la légèreté

Le chantier napolitain ne manque pas une occasion de mettre en avant son processus avancé de fabrication, pour expliquer l’économie de poids réalisée sur ses semi-rigides. Le tout nouveau 27 GT en est le brillant exemple avec des performances ébouriffantes. Son plan de pont n’est pas mal non plus, dans l’optique des loisirs nautiques en familles… si possible au soleil.

Texte Philippe Leblond – Photos DR


 55 200 € sans moteur
 7.85 m
 20
 54 nds avec Mercury V8 Verado 300 ch 4T
Banniere_axa

3_bannie_re-he_lice-540x145
Orca-logo_rvb

Essai paru le 09/12/2018

Fiche technique

Longueur 7,85 m
Largeur 2,9 m
Longueur intérieure 6,21 m
Largeur intérieure 1,8 m
Diam. maxi des flotteurs 60 cm
Nbre de compartiments 6
Puissance maxi 300 ch (220,8 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 200-250 ch
Poids sans moteur 995 kg
Rapport poids/puissance 4,2 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 20
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 285 l l
Catégorie CE C
Constructeur MV Marine (Italie)
Importateur AGP Boats (83 – Bormes-les-Mimosas)
Droits annuels sur la coque 77 €
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 924 €



Frère quasi jumeau du 25 GT, mais qui aurait mangé un peu plus de céréales au petit-déjeuner, le 27 GT se signale par un gabarit en légère augmentation, avec 35 centimètres de plus en longueur et 12 centimètres en largeur. Pour le reste, la ressemblance est troublante : même design, même agencement de pont, ou presque, même accessoires… L’utilisation de l’infusion et du sandwich PVC pour les bordés et les renforts de coque ont permis à MV Marine de sortir ce presque 8 mètres en-dessous de la tonne. Un résultat remarquable pour un semi-rigide de cette longueur équipé « tout confort », comme le traduit son plan de pont habitable et convivial. Embarquez en notre compagnie pour une visite détaillée…  



Par rapport au 25 GT (voir notre essai sur ce site), l’une des différences majeures réside dans le fait que les plates-formes de bain, dépassant plus largement de l’extrémité des flotteurs, ne sont pas démontables puisqu’elles sont moulées avec le pont. Celles, rapportées, du 25 lui permettent une homologation sous les sept mètres, exonération des taxes à la clé. Ce n’est donc pas le cas du 27 GT qui, de toute façon, affiche 35 cm de plus en longueur. Un supplément de place mis à profit pour proposer, à l’arrière, un siège en face-à-face de la banquette en U dont les retours latéraux peuvent, à la demande de l’acquéreur, ne pas être montés. Ce serait bien dommage, car ils apportent deux places supplémentaires dans la configuration dînette ainsi que deux coffres secs, d’autant qu’ils ne gênent pas la circulation. Un carré qui peut accueillir jusqu’à sept convives avec l’apport de la banquette biplace adossée au leaning-post (elle n’existe pas sur le 25 GT). La convivialité n’est pas un vain mot pour MV Marine qui propose également une seconde dînette à l’avant, pour six personnes. De quoi choisir son lieu de repas, ou de faire deux « équipes », par exemple en séparant parents et enfants.  Sous ce nouveau siège, un petit frigo optionnel permet de servir frais à l’apéritif.



Treize, mais pas autour de la même table !



Autre avantage majeur, en comparaison du 25 GT, le poste de pilotage avec une console plus large et surtout un leaning-post vraiment biplace. Sans pour autant compromettre la facilité de déplacement à bord, en laissant de chaque côté de la console et du siège pilote, des passavants de 30 cm. A côté des deux solariums, convertibles en autant de dînettes, MV Marine n’a pas pour autant négligé le rangement… Ainsi, l’on trouve trois coffres indépendants à l’arrière. Les deux latéraux, bien secs, et la cale, volumineuse et dotée d’un double fond pour isoler le chargement du fond de coque. Lorsque la banquette du leaning-post n’est pas occupée par le frigo, elle offre aussi une possibilité de stockage, à laquelle s’ajoute celles de la console s’ouvrant par l’avant, et des deux coffres de proue pour les objets longs, plus la baille à mouillage. Tous ces coffres sont particulièrement soignés, et comportent joints de caoutchouc et vérins d’assistance à l’ouverture. Par ailleurs, les mains courantes sont généreusement distribuées - elles permettent à quatre passagers de naviguer en sécurité assis sur les flotteurs lorsque la mer est calme – et les taquets de bonne dimension, tandis que le guindeau électrique fait partie de l’équipement standard. UN bémol : il ne dispose pas de télécommande locale.



Entre la légèreté du 27 GT et celle du nouveau V8 Mercury 300, le rapport poids/puissance de cet ensemble essayé dans la baie de Naples est vraiment sportif. Le Mercury, qui dispose à titre personnel d’un ratio record dans sa catégorie (0,9 kg/ch), est lui-même monté sur un semi-rigide qui, face à ses concurrents, est aussi l’un des plus légers du marché, avec au bas mot 200 kg de moins. Résultat un rapport poids/puissance global de seulement 4,2 kg par cheval ! De quoi générer de belles sensations et de solides performances… Et de ce point de vue, on ne peut être déçu. Si nous n’avons pu prendre « que » 50 nœuds au régime maxi, lors des essais chantier avec peu d’essence et deux personnes à bord, le GPS du bord a enregistré 54 nœuds ! Ce n’est pas que nous ayons ignoré le bouton de trim, loin s’en faut puisqu’il nous a permis de passer de 4 850 tr/min, manette dans le coin, à 5 650 tr/min, soit un gain assez remarquable de 800 tours, rien qu’en trimant… Mais, nous aurions pu faire mieux si la mer, avec sa houle de 1 m à 1,50 m, nous avait laissé les coudées franches. En accélération aussi, le 27 GT ne traîne pas en route, signant un joli 4’’2 pour passer de l’arrêt à 20 nœuds. Ce chrono énergique est à mettre au crédit du couple impressionnant délivré par le V8 de 4 600 cm3, mais aussi à l’assiette du 27 GT qui ne cabre presque pas pour déjauger. La carène, sous la poussée des 300 chevaux et la montée de trim, se montre plutôt aérienne et distille de bonnes sensations de pilotage. La tenue de cap demeure rigoureuse, même plein gaz et avec la mer par le travers, car le bateau n’amorce pas de roulis. Sa carène en V moyen offre, il est vrai, quelques garanties en termes de stabilité latérale, au mouillage comme en navigation.



Des rendements records en croisière



Le passage dans les différentes directions de mer se fait relativement en souplesse, mais on ne peut éviter quelques impacts à haute vitesse. On constate, comme c’est parfois le cas, que le 27 GT est plus à son aise à des allures plus soutenues qu’en naviguant « pépère ». Affaire de fréquence de vague et de longueur de coque… Pour ce qui est des virages, le 27 GT se montre très maniable, enroulant les courbes rapides avec une gite contenue mais régulière, et une belle précision de barre, grâce à un grip ferme sans être brutal. Les relances en sortie se font d’autant plus efficacement que la motricité n’est pas prise en défaut.



Nous avons gardé le meilleur pour la fin : les exceptionnels rendements de cet ensemble aux allures de croisière… Sur une plage de régimes allant de 2 500 à 3 500 tr/min, pour des vitesses de 16,8 à 29,5 nœuds, soit des valeurs adaptées à la promenade en famille, les rendements vont de 0,93 à 1 mille parcouru par litre consommé. Sauf défaut de mémoire, il s’agit d’un record dans le cadre de nos essais pour un hors-bord de 300 chevaux. Du coup, l’autonomie à près de 30 nœuds approche les 200 nautiques, ce qui est très satisfaisant eu égard au programme de ce bateau, qui mêle balade côtière en famille, mouillages et glisse tractée. Pas besoin de passer souvent à la pompe !    



 



 



photo MV Marine 27 GT


photo MV Marine 27 GT


photo MV Marine 27 GT


photo MV Marine 27 GT


photo MV Marine 27 GT





Conclusion
Bien fait de sa personne, s’une sobre élégance, doté d’un cockpit fonctionnel et confortable, le 27 GT s’ouvre un bel avenir auprès de la clientèle méditerranéenne, d’autant que ses qualités de glisse génèrent un haut niveau de vitesse et des rendements économiques. Toutefois, le potentiel performance avec le V8 Mercury est un peu limite pour mettre entre toutes les mains, et nous ne pensons pas nous tromper en disant que le 27 GT sera plus accessible avec un 200 ou un 250 ch, sans trop perdre de sa superbe.




Qualité de réalisation        

Comportement      

Performances        

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix        

Les performances remarquables
L’agrément de pilotage
Le nombre de places assises
L’équipement généreux
La fabrication et la finition
L’impossibilité de piloter assis
Les fermoirs de coffres sans possibilité de cadenas
La fixation du pare-brise perfectibles
Les coupures « sécurité » du moteur
Extension de solarium avant convertible en dînette
Réfrigérateur sous siège leaning-post
Revêtement de pont en EVA, teck synthétique ou vrai teck
Choix de couleurs (gel-coat, flotteurs, sellerie)

Face a la concurrence…

Modéle Elegance 8 Sport 26 GTO Clubman 26 Special
Marque Black Fin (Etats-Unis) BWA (Italie) Joker Boat (Italie)
Imporlation Brunswick Marine in France (17 - La Rochelle) Réseau de revendeurs Hyères Espace Plaisance (83 – Hyères)
Longueur 7,77 x 3,04 m 7,75 x 3,10 m 7,93 x 2,99 m
Nb de personnes 16 19 22
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 75 530 € avec Mercury 250 ch 49 080 € (sans moteur) 55 810 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 50,0 à 5 650 tr/min
Vitesse de croisière rapide 38,2 à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 22,6 nds à 3 000 tr/min
Temps de jaugeage 4,1 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 4,2 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 13,8 nds à 2 300 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 28 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 9 h 10 min
Hélice de l'essai Enertia 16’’ x 21’’ inox 3 pales
Ft_moteur
Mes_dyn_tablo_mv_marine