Toujours séduisante malgré les années, la silhouette sportive du Mito 31 ne passe pas inaperçue et traduit bien les capacités dynamiques de sa carène à double redan. Le plan de pont, à défaut d’un grand carré, propose tout de même deux solariums et deux… cabines ! De quoi échafauder de beaux projets de croisière.
Texte Philippe Leblond – Photos MV Marine
Longueur | 9,35 m |
Largeur | 3,3 m |
Diam. maxi des flotteurs | 65 cm |
Nbre de compartiments | 7 |
Puissance maxi | 2 x 350 ch (515 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 200 – 2 x 275 ch |
Poids sans moteur | 1900 kg |
Rapport poids/puissance | 4,9 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 10 |
Couchage | 2 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 550 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | MV Marine (Italie) |
Importateur | Réseau de revendeurs |
Droits annuels sur la coque | 223 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 750 € |
Lancé il y a plusieurs années, le Mito 31 est un peu l’enfant terrible de la gamme MV Marine. Ce n’est ni le plus grand (cf. Mito 45 avec ses 13,50 m), ni le plus petit (cf. MV 500 avec ses 5,02 m), mais c’est à coup sûr le plus sportif des semi-rigides produits par ce chantier situé près de Naples. Ce dernier, qui a délaissé l’appellation Motonautica Vesuviana, pour MV Marine (plus facile à prononcer pour nous Français !) maintient donc le Mito 31 au catalogue pour notre grand plaisir, car comme nous allons le voir, ce semi-rigide à forte personnalité a plus d’un tour dans son sac.
Au ponton
La ligne de ses flotteurs de diamètre dégressif, marquée d’une légère teugue qui dégage une étrave fine et altière, capte le regard autant que les deux bolsters rouges qui font face au tableau de bord. Il y a aussi (mais c’est invisible à l’arrêt), ces deux redans qui coupent la carène en V profond et la paire de flaps hydrauliques au tableau arrière, destinés à opérer des corrections d’assiette dans certaines conditions de mer et de vitesse. Equipé de deux V6 Honda de 250 chevaux chacun, le Mito 31 ne devrait pas se traîner, même si on est encore loin de la puissance maxi applicable, soit 2 x 350 ch (voir nos commentaires dans « En mer »). Autre particularité du Mito 31, son identité croisière, avec une cabine principale intégrant un cabinet de toilette indépendant, et une seconde cabine optionnelle, utilisant l’important volume de la cale arrière pour un couchage double permettant de partir à quatre, sans obligation de rejoindre le port en fin de journée.
En embarquant par l’arrière, on remarque la grande plate-forme de bain. C’est l’avantage de la chaise moteur qui, au-delà du bénéfice qu’il y a de déporter en arrière l’unité propulsive (allongement de la flottaison dynamique), permet de présenter une plage de bain d’une seule pièce. De surcroît, cette dernière est dotée d’une échelle et d’une poignée sur chaque bord. La douchette est à portée de main, à bâbord, la prise de quai étant à tribord. L’accès au cockpit est facilité par une marche centrale et un élément de sellerie amovible pour laisser le passage au centre du solarium. Un espace sur les flancs du matelas est ménagé pour encastrer en partie l’armature du cabriolet. Les taquets arrière, identiques à ceux de l’avant, sont bien dimensionnés et fixés sur l’arrête des hiloires de cockpit en polyester. Relativement étroits, ils ne prêtent pas trop à y marcher. Mieux vaut emprunter le sommet des flotteurs doublés d’une large bande antidérapante. Sous le solarium de poupe, le grand capot ouvert laisse voir une immense cale avec plancher isolant qui peut être aménagée, en option, en une cabine d’appoint avec couchage double. Une toile de tente est greffée sur le capot pour clore ce lieu de repos qui s’utilise donc capot entre-ouvert (le chantier a pensé aux claustrophobes !). Au centre du pont arrière, trônent les deux spectaculaires bolsters enveloppants à long dossier et assise rabattable. Ceux-ci sont adossé au bloc-cuisine qui apporte une belle touche de confort dans l’optique de petites croisières avec un frigo (vertical), un réchaud deux feux à gaz, un évier inox et une grande tablette en teck pour présenter les collations aux occupants de la banquette arrière qui offre quatre places. Sous son assise, deux coffres moquettés et secs.
Voyons le poste de pilotage. La position de conduite debout offerte par le bolster, qui assure un bon maintien latéral, et les commandes à bonne distance, est proche de l’idéale. Assis aussi, grâce au cale-pieds moulé en bas de la console. Par contre, les deux poignées destinées au copilote sont placées beaucoup trop loin… Le pare-brise, bien que fortement incliné, ne gêne pas la visibilité. Malgré la porte de la cabine, le tableau de bord laisse une place décente à l’électronique de navigation et le gros compas trône bien dans l’axe de vision du barreur. Côté pratique, à la prise allume-cigares s’ajoutent deux ports USB pour la connexion des smartphones, par exemple… Le petit vide-poches en filet sera apprécié.
Pénétrons maintenant dans la cabine principale. La hauteur à l’entrée est de 1,73 m, nettement plus basse au-dessus de la couchette double. Pas de vaigrage pour dissimuler le gros œuvre polyester. Ce dernier est enduit d’un gel-coat brillant, à la fois esthétique et sans entretien. La décoration du lieu se réduit donc à sa plus simple expression, mais l’essentiel est là pour partir quelques jours à deux. En l’absence de penderie, il faudra ranger ses vêtements dans les équipets situés sous le matelas. Le cabinet de toilette, placé à tribord, ne comporte pas de douche mais un lavabo et un WC marin électrique. Deux hublots (cabine et sanitaires) plus un capot de pont circulaire apportent la lumière naturelle et assurent la ventilation de la cabine.
L’accession au pont avant se fait via deux passavants assez étroits (18 cm) et peu protégés puisque situés presque au sommet des flotteurs. Une main courante trop courte offre une prise pour sécuriser la voie vers le solarium avant et la delphinière dont l’ancre, animée par un guindeau électrique semi-encastré, est à poste sur son davier.
L’équipement et l’accastillage sont donc bien présents sur ce grand semi-rigide dont le sérieux de la fabrication (stratification par infusion avec sandwich de mousse, gel-coat au brillant uniforme, flotteurs soigneusement coupés et assemblés avec du tissu Orca en 1 670 décitex (une référence) n’est plus démontrer… La longévité du Mito 31 au sein de la gamme MV Marine n’est pas le fruit du hasard !
En mer
Dans la baie de Naples, un bon restant de houle (1 m à 1,50 m) nous a permis d’apprécier les qualités de passage de la carène aiguisée du Mito 31. L’affrontement à haute vitesse avec les tremplins que constituent les ondulations plus ou moins hautes ne lui fait pas peur. D’un saut à l’autre, le Mito 31 fait apprécier la finesse de sa carène lors de réceptions en souplesse et sans « coups de frein ». Dans le creux, son étrave soulage bien et repart à l’assaut de la vague suivante, à plus de 40 noeuds. La tenue de cap est rigoureuse et la balance longitudinale est bonne. Par contre, avec la mer par le travers, à plein régime et trimé, cette rigueur est un peu gâtée par une amorce de roulis, et le pilotage réclame alors un peu de vigilance. L’action des flaps hydrauliques ne donne pas le résultat escompté pour rétablir l’équilibre latéral. Par contre, ils sont efficaces pour, mer de face, éviter à l’étrave de se cabrer lorsqu’on navigue à faible allure. Réglés en négatif, ils permettent ainsi d’abaisser le nez du bateau pour préserver la visibilité vers l’avant et éviter les mouvements de marsoin.
Energique à l’accélération, avec les deux V6 Honda de 250 ch, rapide en pointe avec 47,5 nœuds, le Mito 31 n’a pas, selon nous, besoin d’une puissance supérieure. Et pourtant il est homologué pour 2 x 350 ch. Pour accéder à ce niveau de puissance, il faudra laisser Honda pour une autre marque ! Mettre 200 chevaux de plus sur cette carène – excellente au demeurant – nous laisse dubitatifs… Nous pensons que cela pourrait rendre la maîtrise du bateau beaucoup plus exigeante, voire délicate à des vitesses sans doute proches de 60 nœuds. Nous ne le conseillons pas. Tout au plus les fondus de vitesse pourront opter pour 2 x 275 ch, voire 2 x 300 ch, histoire de mettre les 50 nœuds à leur tableau de chasse. Mais, réduisons l’allure pour parler vitesse de croisière… Aux régimes de référence, à 3 500 tr/min (croisière éco) et 4 500 tr/min (croisière rapide), le Mito 31 ne flâne pas avec respectivement 25,5 et 34,6 nœuds. Les rendements sont aussi de belle facture : 0,50 et 0,46 mille parcouru par litre consommé, au total des deux moteurs bien sûr. Plus économique encore : 0,57 m/l à 3 000 tr/min pour une vitesse de 20,2 nœuds. Une allure à laquelle la carène navigue juste dans ses lignes puisque la bosse de déjaugeage se situe à 16 nœuds (2 700 tr/min). A titre d’info, malgré son V profond, le Mito est capable de naviguer à 26,3 noeuds pour 4 500 tr/min, sur un seul moteur. Un V profond, certes mais un double redan qui aide à le « déscotcher » de l’eau en réduisant sa surface mouillée. Aux régimes de croisière, les V6 japonais se montrent assez discrets et il est bien agréable de tailler sa route en confort et à rythme soutenu. A ce régime, Capri est à moins de 30 minutes. Tentant, non ? Mais, ce sera pour une prochaine fois car il faut bien terminer cet essai et regagner le port, car le Mito 31 doit sortir de l’eau pour rejoindre son hangar d’hivernage… Quelques virages bien appuyés pour voir : trajectoires millimétrées, gite modérée mais constante, grip sans coups de raquette, relances efficaces (pas de ventilation)… Rien à redire. Arrivé au port, j’effectue un évitage chronométré sur 180°. Barre à zéro, aux inverseurs, le Mito 31 obéit au doigt et à l’œil, tournant sur place exactement en seulement 22 secondes, avec 1 000 tr/min en marche avant et 1 200 en marche arrière. Un beau résultat pour un bimoteur hors-bord qui sera facile à manœuvrer dans les marinas encombrées.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 996 | e-motion 32 | Premium 30’ |
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Marque | Master (Italie) | Mar.Co (Italie) | BWA (Italie) |
Imporlation | OMV (83 – Grimaud) Quilici Marine (20 – Porto-Vecchio) | Mistral Plaisance (83 – Le Lavandou) | Réseau revendeurs |
Longueur | 9,96 x 3,36 m | 9,60 x 3,30 m | 9,28 x 3,50 m |
Nb de personnes | 22 | 0 | 22 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 107 880 € (sans moteur) | 147 600 € (sans moteur) | 115 440 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 47,5 nds à 6 000 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 34,6 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 25,5 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 4,1 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 5,2 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 16,0 nds à 2 700 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 48 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 10 h 20 min |
Hélice de l'essai | 15’’1/8 x 20’’ inox 3 pales |