Alterner sorties à la journée en équipage nombreux, ou croisière à quatre, grâce aux deux cabines, deux bonheurs que se fait fort de proposer le nouveau Mito 40. Mais pas seulement : les performances élevées et l’efficacité dynamique sont aussi de la partie. Sans oublier une qualité de réalisation et un équipement de confort remarquables.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 12,14 m |
Largeur | 3,86 m |
Diam. maxi des flotteurs | 68 cm |
Nbre de compartiments | 8 |
Puissance maxi | 1 200 ch (883,2 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 400 à 3 x 325 ch |
Poids sans moteur | 3000 kg |
Rapport poids/puissance | 4,2 kg/ch (avec moteurs de l’essai) |
Nombre de personnes | 16 |
Couchage | 2 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 790 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | MV Marine (Italie) |
Importateur | AGP Boats (83 – Bormes-les-Mimosas) |
Droits annuels sur la coque | 573€ |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 1953€ |
A l’occasion des salons d’automne, à Cannes et à Gênes, MV Marine (alias Motonautica Vesuviana) fêtait ses 25 années d’existence. Pour marquer le coup, le chantier napolitain s’est offert un tout nouveau modèle, et pas des moindres : un 40 pieds à triple motorisation hors-bord ! Un Mito 40 qui soigne son look, avec des V8 Mercury à insert de capot orange vif, coordonné à la sellerie du poste de pilotage, au gainage des mains courantes du solarium avant et au revêtement de pont Evoteak. Il n’y a pas à dire : le dernier-né de la manufacture du Vésuve a de quoi faire tourner les têtes ! D’autant que le niveau des finitions est à la hauteur : tubes en Orca 1 670 decitex parfaitement assemblés, polyester brillant réalisé en infusion, coussinerie cossue avec cousu sellier, équipement haut de gamme… Embarquons sans plus tarder pour prendre la mesure de la « bête ».
Au ponton
Amarré au ponton « Ribs Village » du salon de Cannes, vu de plein arrière, le nouveau Mito 40 impressionne… Ses presque quatre mètres de largeur et sa « brochette » de trois V8 Mercury cumulant 900 chevaux annoncent la couleur. Celle de la démesure et du haut de gamme. En embarquant, d’aucuns apprécieront la passerelle qui s’intègre à la plate-forme de bain (tribord), tout comme l’échelle (bâbord). La douchette, alimentée par un réservoir d’eau douce de 230 litres, est portée de main à la sortie du bain. Pratique aussi, le passage latéral à bâbord qui mène directement au cockpit, bordant un solarium XXL sur lequel peuvent bronzer, de concert, trois ou quatre passagers. Surprise lorsqu’on ouvre (électriquement) la grande soute arrière : il s’agit en fait d’une seconde cabine proposant deux couchages individuels, accessible via un petit escalier dont les marches sont revêtues d’Evoteak, comme le plancher de ladite cabine et toute les autres surfaces planes du bateau. Ce matériau souple au pied, constituant un antidérapant efficace et ne nécessitant pas d’entretien, est de plus en plus usité à bord des semi-rigides. Le lieu est « nickel » grâce au gel-coat brillant et peut être fermé lors des nuits au mouillage, à l’aide d’une toile de tente amovible. Pour les sorties à la journée, cette cabine peut aussi servir à stocker les affaires encombrantes et les effets personnels qui resteront bien au sec. Plus habituel, mais non moins enviable, le grand carré avec sa longue banquette capable d’accueillir six à sept convives autour d’une grande table laquée noir, dressée sur deux pieds, s’accompagne d’un bloc-cuisine avec évier, réchaud deux feux à gaz et un réfrigérateur « tiroir » de 90 litres. Un grand taud, fixé sur le hard top et tendu par deux perches en carbone, vient ombrager ce lieu de détente.
Au cœur du plan de pont : le poste de pilotage. Ce dernier est spacieux, le chantier ayant décidé de ne proposer que deux sièges, là où sur une unité de cette envergure certains en propose trois. Deux sièges baquets procurant un bon maintien latéral lorsqu’on pilote assis (et à condition d’être grand) avec des commandes implantées un peu bas. La position debout pourrait être la meilleure si l’ergonomie du rebord d’assise relevable était mieux dessinée. Par contre, MV Marine a conçu de bons cale-pieds, que ce soit pour le pilote ou son copilote, qui dispose d’un repose-pieds en forme de tube escamotable, une astuce déjà vue, me semble-t-il, chez 4XC Honda. Ceci afin de ne pas barrer l’accès à la porte de cabine coulissante. Le tableau de bord, quant à lui, mérite un accessit. Spacieux, joliment dessiné, il plaît aussi pour son agencement fonctionnel. Les commandes annexes tombent bien sous la main aussi, à savoir le Joystick Piloting à tête rotative, avec sa fonction Skyhook qui permet au bateau, via les satellites, de maintenir sa position lorsqu’il est à l’arrêt, et les commutateurs de flaps hydrauliques destinés à corriger l’assiette du Mito en navigation, en cas de houle importante ou fort vent par le travers. Les deux écrans de la centrale de navigation (Raymarine et SmartCraft) s’intègrent facilement face au pilote, de même que la VHF fixe et le gros compas.
Via des passavants larges et antidérapants (dommage que la main courante de console soit placée un eu bas) on rejoint le superbe solarium avant, composé de deux matelas indépendants et articulés en trois parties. Ces derniers, flanqués de mains courantes gainées d’une sellerie orange, se commandent à l’aide de boutons électriques pour passer de la position allongée à celle de chaise longue. Un support de verre pour chacun est intégré à portée de main. Vous avez dit haut de gamme ? N’oublions pas les apparaux de mouillage intégrés à la sculpturale delphnière : guindeau semi-encastré, ancre sur davier basculant et grands taquets pour les amarres de pointe. Deux autres taquets pliables, situés dans les passavants, permettent de frapper des gardes.
Le temps est venu de pénétrer dans ce qui fait de ce semi-rigide une unité apte à la vraie croisière (on ne parle plus de camping côtier) : la cabine principale. Celle-ci affiche une belle hauteur sous barrots à l’entrée (1,90 m) et s’avère assez lumineuse grâce aux deux vitrages de console intégrant des hublots ouvrants. Ces derniers assurent une bonne ventilation du lieu, aidé en cela par un capot de pont (que l’on aurait aimé plus grand) situé au-dessus du lit double. Sur bâbord, un meuble de rangement est suivi d’un siège de lecture. La décoration, combinant cloisons blanches, mobilier noir et tissu gris clair, crée une ambiance contemporaine. La salle d’eau (hauteur 1,85 m) est digne de celle d’une vedette de 50 pieds, avec sa vasque de lavabo d’aspect minéral, son WC marin et sa douche.
En mer
Comme le Mito 31, lancé il y a 11 ans, le Mito 40 possède une carène en V profond barrée d’un double redan, et comme celle de son aîné elle a fait l’objet de tests en bassin de carène, chose rarissime dans le domaine du semi-rigide. Son dessin est dû au fondateur et actuel patron du chantier, l’« Ingeniere » Vicenzo Nappo. Et, l’efficacité est au rendez-vous comme le montre les mesures obtenues lors de notre essai. Malgré un antifouling et un séjour à flot de trois mois, nous avons pu franchir aisément la barre des 50 nœuds, avec un maxi à 51,8 nœuds à 5 600 tr/min aidé par un subtil réglage des trims, car avec une carène à redans, le bon dosage s’avère assez fin. Certes, nous n’étions que trois à bord avec 160 litres d’essence et des conditions plutôt favorables : léger vent, clapot de 50 cm, température ambiante de 25°… Il n’en reste pas moins que cette vitesse de pointe est très satisfaisante sachant que le Mito 40 peut accepter 300 chevaux de plus, soit 1 200 en lieu et place des 900 chevaux de notre bateau d’essai. Pour la petite histoire, nous avons même atteint 42 nœuds avec seulement deux moteurs (donc avec 600 ch), moteur central en position relevée. Autre marqueur de l’efficience de cette carène, les rendements obtenus aux allures de croisière : 0,32 mille par litre à 3 500 tr/min, soit 28,8 nœuds, et encore 0,29 mille par litre à 4 500 tr/min, à 38,2 nœuds. En termes de V-max et de rendements, le Mito 40 peut même faire mieux puisque le chantier à enregistré 54,1 nœuds lors des premiers essais, avec un antifouling neuf. Des vitesses qui témoignent du caractère « grand tourisme » de ce semi-rigide, capable de tenir de hautes moyennes sans trop solliciter la mécanique.
Pour ce qui est de la réponse à l’accélération, elle est assez énergique, bien que le chrono de déjaugeage n’ait rien d’étourdissant : 7’’1. Mais, comme souvent avec des semi-rigides de ce gabarit (plus de quatre tonnes en ordre de marche) on atteint 20 nœuds avant même d’avoir entièrement déjaugé. Une fois lancé, grâce notamment à ses deux redans, le Mito est capable de planer à 16,8 nœuds (2 400 tr/min). Voilà qui laisse une large latitude pour adapter sa vitesse de croisière, disons entre 3 000 et 5 000 tr/min, aux circonstances. Au-delà de 5 000 tr/min, les consommations s’envolent franchement. Pour ce qui est de l’autonomie, elle s’avère relativement moyenne (225 milles) au regard du programme croisière, non pas par la faute des Mercury, mais celle du réservoir dont la capacité s’avèrera vraiment modeste si l’on monte 3 x 400 ch.
Comme tous les bateaux à carène planante dotés de redans, le Mito 40 navigue avec une assiette très plate (sans jeu de mots), c’est-à-dire proche de l’horizontale. Pour aller chercher la vitesse maxi, l’usage du trim doit se faire plus modéré, afin de ne pas entraîner une perte de motricité. Il convient donc de garder un œil sur le GPS pour constater une éventuelle chute de la vitesse tandis que le régime augmente. Ce phénomène est, en effet, plus sensible qu’avec une carène conventionnelle, et les sensations de vitesse moins exacerbées. En contrepartie, l’impression de stabilité et de sécurité s’en trouve renforcée. Petite coquetterie que vous apercevrez sur certaines photos, le chantier à « réservé » la cavité des redans en blanc, contrastant avec le gel-coat anthracite de la coque. Dans un clapot de 50 cm, le confort est remarquable. Le Mito 40 progresse à vitesse élevée, sans créer d’impacts avec le plan d’eau. En croisière, on apprécie aussi la discrétion sonore des Mercury, mais lorsqu’on cherche à se faire plaisir au volant, on regrette de ne pas mieux entendre les V8 américains. Autre point fort du Mito 40, sa maniabilité et sa docilité. Dans les courbes rapides, son étrave se montre incisive malgré une gîte intérieure modérée (le bateau est large). Le Mito 40 affiche un grip rigoureux mais pas brutal et, en sortie de virages serrés, se relance aisément grâce à une bonne motricité des trois hors-bord. Au poste de pilotage, on apprécie le très joli volant à branche rouges anodisées, jante habillée de cuir et logo MV au centre et le pare-brise qui possède la bonne inclinaison pour défléchir le puissant flux d’air qui balaye le pont en navigation rapide.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 1250 | 40 WL Premium FB | Phantom 400 |
---|---|---|---|
Marque | Pirelli (Italie) | BWA (Italie) | SeaWater (Italie) |
Imporlation | Mercurio (83 – Saint-Tropez) | Réseau de revendeurs | Med Yachts (83 – Les Marines de Cogolin) |
Longueur | 13,10 x 4,10 m | 12,60 x 3,90 m | 12,50 x 4,20 m |
Nb de personnes | 14 | 24 | 30 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 426 000 € avec 2 x Mercruiser 350 ch | 276 000 € (sans moteur) | 300 000 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 51,8 nds à 5 600 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 38,2 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 28,8 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 7,1 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 5,5 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 16,8 nds à 2 400 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 85 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 8 h 20 min |
Hélice de l'essai | 16’’ x 21’’ inox 3 pales |