Le chantier napolitain poursuit l’extension de sa série « Mito » avec ce nouveau 29 pieds à la carène sportive mais aux aménagements confortables. Un savant mélange des genres qui a fait ses preuves auprès d’une clientèle méditerranéenne exigeante.
Texte Philippe Leblond – Photos Philippe Leblond et DR
Longueur | 8,65 m |
Largeur | 3,3 m |
Diam. maxi des flotteurs | 65 cm |
Nbre de compartiments | 7 |
Puissance maxi | 2 x 250 ch (368 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 200 ch |
Poids sans moteur | 1800 kg |
Rapport poids/puissance | 4,6 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 18 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 400 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | MV Marine (Italie) |
Importateur | Distribution : Vision Yachting Network (83 – St-Tropez) |
Droits annuels sur la coque | 131 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 900 € |
La gamme Mito compte maintenant quatre longueurs, le nouveau 29 rejoignant les 31, 40 et 45 pieds, ce dernier étant avec ses 13,80 mètres le modèle amiral de la marque. A la différence des semi-rigides des séries standard et GT, les Mito utilisent une carène à double redan, signe évident de sportivité. Néanmoins, leur plan de pont demeure convivial et confortable avec carré en U convertible en solarium sans oublier le bain de soleil avant.
Au ponton
Dès l’embarquement par l’arrière, on note une originalité : la plateforme tribord se déploie en une passerelle pour faire la jonction avec le quai et faciliter l’arrivée à bord. Une astuce extrêmement rare sur un semi-rigide, même de cette longueur… La plateforme de bain d’une seule pièce formant un large passage au dos de la banquette arrière permet de plonger indifféremment de bâbord ou de tribord. Le revêtement en mousse EVA (il recouvre tout le pont) assure un bon grip, même avec les pieds mouillés. L’échelle de bain intégrée et la douchette se trouvent à bâbord ainsi qu’une main courante pour se hisser hors de l’eau. L’accès au cockpit est facilité par une ouverture dans le dossier de la banquette arrière. Cette dernière, qui dissimule une belle cale et deux coffres latéraux, forme un U pour encadrer la table de carré montée sur un pied central. Ce lieu de convivialité peut réunir six convives et même huit avec la banquette en vis-à-vis, adossée au poste de pilotage et dont la base est un coffre gel-coaté et réfrigéré. Ce carré peut se convertir en un grand solarium (136 x 175). Un immense bimini supporté par un roll-bar « herculéen » couvre entièrement le cockpit, poste de pilotage compris. Etant donnée la présence d’un mât de ski derrière le dossier de la banquette, quel intérêt d’affubler le Mito 29 d’une pièce d’accastillage aussi lourde ? Si ce n’est, admettons, un parti-pris esthétique discutable…
On note, hormis le petit coffre/frigo, l’absence de bloc-cuisine. L’accent est mis sur la présence de cette banquette biplace pour composer un vrai carré, et celle d’un confortable leaning-post réunissant pilote et copilote, en position debout uniquement. Face à eux, le tableau de bord fait apprécier son ergonomie bien étudiée (notez la petite console à droite pour mettre le boîtier de commandes à bonne distance, le cale-pied moulé à la base de la console et le haut pare-brise protecteur). L’espace aussi ne manque pas pour un bon agencement des instruments de navigation, avec l’intégration d’un grand combiné Garmin (écran de 16’’), du Helm Master Yamaha (avec son pilote auto et le joystick de manœuvre), d’un compas dans l’axe de vision du pilote, la radio stéréo Fusion (4 HP) étant déléguée au copilote. Par mer calme, il est possible à deux ou trois passagers de naviguer assis sur chaque flotteur grâce aux mains courantes permettant de bien se tenir.
Autre point fort du Mito 29 : son cabinet de toilette. Aux habituels lavabo et WC marin, le Mito ajoute une douche dans cet abri de console généreux qui offre 1,80 m de hauteur. L’ouverture se fait par la façade avant de la console comportant un siège qui porte le nombre de vraies places assises à 11 ! En avant de celui-ci, le vaste solarium de la proue (206 x 152 cm), abrite deux grands coffres, l’un pour le rangement, l’autre pour le mouillage. L’ancre, traversant l’étrave, est mue par un guindeau électrique intégré. La face interne des flotteurs est revêtue d’une sellerie servant de dossier, surmonté de longues mains courantes inox gainées de ce même tissu dont la couleur, sur notre bateau d’essai, hésite entre cuivre et bronze.
Comme à l’accoutumée, le chantier napolitain a mis l’accent sur la qualité de réalisation. On en veut pour preuve l’assemblage exemplaire des flotteurs en tissu Orca 1670 décitex, la coupe soignée de la sellerie ou le brillant uniforme du gel-coat, de même que la stratification bien calibrée grâce à la technique de l’infusion.
En mer
Si nous avons échoué de peu à accrocher les 50 nœuds, ce n’est pas faute de s’être « dépouillés », mais en raison d’un manque d’équilibre latéral de notre bateau d’essai nous n’avons pu faire mieux. Et si les montées de trim s’effectuaient avec parcimonie, le roulis, lui, augmentait ostensiblement. A l’évidence, une portion des 500 chevaux piaffant sur le tableau arrière était de trop. Bref, à ne pas mettre entre toutes les mains avec cette puissance !
La carène à double redan, caractéristique des modèles de la série Mito, permet au 29 de signer de beaux chronos d’accélération, avec un déjaugeage exécuté en seulement 2’’7 (reprise d’assiette comprise) et un 0 à 20 nœuds bouclé en 4’’5, des chiffres plutôt rares pour un semi-rigide de ce gabarit. Les deux « poches d’air » générées par les steps favorisent bien la glisse. La mise en vitesse se poursuit sans faiblir vers le régime maxi. Mais c’est là que commence la difficulté… Les derniers 400 tr/min sont assortis d’un roulis difficile à maîtriser. Les 49,8 nœuds que nous avons pu accrocher ce sont fait mériter ! Dans ces conditions, nous n’avons pas eu la capacité d’atteindre les 54 nœuds avancés par l’importateur… Même si l’on considère que lors de cet essai le Mito 29 n’était pas très chargé (trois personnes à bord et seulement 134 litres de carburant) et que la houle oscillait entre 0,80 et 1 mètre, on a clairement éprouvé la sensation d’une surmotorisation. De notre point de vue, une puissance de 2 x 200 ch maxi nous semblent plus recommandable. Le comportement du Mito se « normalise » dès lors qu’on ramène le régime moteur en mode croisière, entre 3 500 et 4 500 tr/min. La consommation s’établit alors entre 50 et 90 litres/heure avec des rendements compris entre 0,40 et 0,60 mille par litre, tandis que le Mito progresse en souplesse dans la vague, accompagné du ronronnement velouté des V6 Yamaha. A ces régimes, l’autonomie oscille entre 205 et 150 milles, ce qui peut être considéré comme suffisant pour s’offrir de longues navigations en famille. Autonomie qui sera encore étendue en optant pour une puissance inférieure. A ces allures, l’équilibre latéral et la tenue de cap sont efficaces, de même que l’équilibre longitudinal. Idem dans les virages attaqués, avec une belle précision dans le guidage de l’étrave, un grip régulier, une absence de pompage de la proue et des relances énergiques.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 85 Sport | Sport GTO C | Clubman 28 |
---|---|---|---|
Marque | BSC (Italie) | BWA (Italie) | Joker Boat (Italie) |
Imporlation | Réseau de revendeurs | Réseau de revendeurs | https://jokerboat.fr/revendeurs/ |
Longueur | 8,45 x 3,47 m | 8,90 x 3,30 m | 8,50 x 3,15 m |
Nb de personnes | 14 | 20 | 16 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 95 880 € (sans moteur) | 106 800 € (sans moteur) | 100 680 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 49,8 nds à 5 900 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 38,4 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 28,6 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 2,7 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4,5 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 15,7 nds à 2 200 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 48 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 7 h 30 min |
Hélice de l'essai | inox 3 pales |