L'angleterre ? C'est à côté !
Un rêve d’enfance, ainsi pourrais-je résumer l’idée de traverser la Manche. Le remplacement, sur mon Narhwhal HD-520, de mon vieux Mercury 55 ch par un Optimax 90 ch va concrétiser ce projet, et c’est au Printemps 2010, après une période de préparation intensive, que tous les détails d’une telle expédition (pour moi !) prennent forme…
Franck Barbé
Une belle journée de juillet, vent 2-3 beauforts (variable), mer belle, 20 degrés, soleil… Le scénario parfait ! Au départ de Grand-Fort-Philippe (entre Calais et Dunkerque), j’ai programmé mon itinéraire dans le GPS à l'aide de plusieurs points-repères (ou waypoints) : une épave, le bateau-phare Sandettie, le récif du Tail of the Falls, le banc du Goodwin et, pour finir, l’approche du port de Ramsgate. Un port qui a tout ce qu'il faut pour ceux qui cherchent un abri à la journée, ou qui préfèrent prolonger l'escale : station de carburant, douches, pontons flottants, entrée sécurisée, etc. D'ailleurs, ce port qui accueille des ferries venant de Belgique, de Hollande, est assez fréquenté par les plaisanciers. Petit port non dénué de charme, où l'on peut facilement passer une journée à arpenter ses petites ruelles commerçantes, ses promenades en bordure de côte, visiter ses musées... Sans oublier de pousser la porte des immanquables pubs, avec leur bière et leurs "fish and chips", o-bli-ga-toires !
Mais revenons à la traversée, pour souligner que le bateau s’est très bien comporté. Vitesse de croisière : 23 nds, et presque 40 au GPS quand je poussais la manette à fond ! J'avoue que je me sentais moins à l’aise à cette vitesse-là, probablement en raison de la légèreté du bateau (et de mon inexpérience ?). Le retour ne nous a pas pris plus d'une heure et demie. Waow ! Distance totale parcourue : environ 70 milles nautiques pour 40 litres de carburant consommés, ce qui nous donne un rendement fabuleux de 1,75 mille par litre. Bref, tout s’est bien déroulé, mais la prochaine fois, il faudrait prévoir un leaning-post ou un petit siège (fatiguant d’être debout tout le temps !). Et surtout, nous devrions prendre le temps d’expliquer le fonctionnement du bateau aux coéquipiers. On ne sait jamais… C'est aussi cela l'enseignement de telles expéditions. On en rêve pendant des mois, parfois des années, on s'y prépare, et même si tout se déroule comme prévu, on apprend pas mal de choses. En tout cas, les frontières ont été repoussées… La prochaine fois, on attaque la Tamise et on pousse jusqu’à Londres !
